Culture

Culture : Maudet attaque l'Usine, défendons-la!

La grève de l’Usine du 1er octobre a été le coup de semonce du mécontentement populaire face à l’offensive du Conseiller d’Etat genevois Pierre Maudet contre ce haut lieu de la culture alternative. La manifestation nocturne du 24 octobre a montré que le mouvement se renforce et se radicalise.

Malgré le service d’ordre et une bonne gestion du cortège par les militant·e·s de l’Usine, le passage des 1500 manifestant·e·s a laissé des traces. Les murs et les vitrines des beaux quartiers du centre de Genève témoignent ainsi de la révolte de la jeunesse contre celles et ceux qui prétendent museler le principal espace de culture et de soirée.

La cible principale  des tags : le premier flic du canton, Pierre Maudet. Un Conseiller d’Etat qui, depuis son arrivée au Gouvernement genevois, prétend imposer sa vision du monde à tout dossier qui passe entre ses mains, soit une économie libérale et favorable aux privilégié·e·s, accompagnée d’une répression accrue pour toutes celles et ceux qui n’acceptent pas de rentrer dans les cases dessinées par ses services.

Il ne s’agit ainsi pas d’une « bataille idéologique » ou de « caprices d’enfants gâtés » comme prétendent certains lecteurs·trices de la Tribune de Genève ou du Matin dimanche. Il s’agit en revanche de l’éclatement au grand jour du conflit entre deux visions du monde inconciliables, celle de la Genève des Maudet, de sa police et des spéculateurs contre celle de la jeunesse libertaire, démocratique et rebelle.

Un conflit que la bourgeoisie avait jusqu’ici choisi d’éviter, en tolérant l’existence de l’Usine, assembléaire et autogérée, en échange d’une certaine paix sociale et du maintien des jeunes indociles bien éloignés des établissements dorés de la capitale du négoce. Une bataille que les représentant·e·s des patrons choisissent de déclencher aujourd’hui, en espérant profiter d’un rapport de force institutionnel bien plus favorable que dans le passé. Ils espèrent que les nouvelles majorités aux parlements cantonal et communal seront suffisantes pour imposer à l’Usine des changements visant à l’affaiblir et, petit à petit, à la faire rentrer dans le rang. Mais ils n’avaient visiblement pas compris que certaines batailles ne se gagnent pas dans les parlements.

Certes, il existe des différences d’analyse entre les organisations politiques de la gauche populaire et l’Assemblée du principal espace autogéré du canton, en particulier quant à la place que doivent jouer la culture et le travail institutionnel dans l’engagement politique. Nul doute cependant que face à l’offensive de Maudet et de ses troupes, ainsi que dans bien d’autres luttes d’ailleurs, le mouvement de la gauche contestataire et l’Usine se retrouvent dans le même camp.

Prenons donc position aux côtés de l’Usine. Défendons-la dans les parlements et dans les rues. Accompagnons dans la bataille cette jeunesse qui a mille raisons de se révolter. Une défaite de l’Usine serait un succès de la droite dure. La capitulation de Maudet serait en revanche une victoire du mouvement populaire. Dans ces temps difficiles où les exploits se font rares, une telle victoire serait plus que jamais la bienvenue.

Jean Verhagen

 

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