Un budget fédéral 2016 aux dépens de l'aide au développement

Face au recul des recettes fiscales, cadeaux aux grandes entreprises et aux multinationales obligent, le Conseil fédéral a décidé de pratiquer des coupes drastiques pour maintenir le budget 2016 à flot. Les premières victimes de cette saignée sont l’aide au développement, la formation et la recherche.

Rompant avec l’objectif du Parlement d’allouer 0,5 % du revenu national brut annuel à la coopération internationale, ces diminutions ne sont qu’un premier pas vers davantage d’économies sur le dos des plus pauvres de ce monde. En effet, l’aide au développement supportera les 20 à 25 % du programme de stabilisation 2017–2019 visant à économiser environ un milliard par an.

Bafouant les promesses de Sommaruga d’augmenter les dépenses pour l’aide au développement d’ici 2030, le Conseil fédéral fait montre d’une scandaleuse absence de solidarité en diminuant les moyens alloués à l’international. Pire, ces économies à court terme sont une aberration dans le long terme, que ce soit pour la Suisse ou le reste du monde. Les instabilités politiques, économiques et écologiques qui grandissent aujourd’hui de toutes parts, sont les causes des nombreuses crises actuelles, du terrorisme à l’augmentation des demandes d’asile. L’aide au développement n’est certes pas l’outil qui permettra de résoudre tous les maux du capitalisme. Mais s’acharner à privilégier un budget à l’équilibre aux dépens de la solidarité internationale est stupide et criminel. AM