Des travailleurs dénoncent les pratiques indigestes de Pizzeria dei Trulli

A Genève, les faillites frauduleuses semblent profiter d’une impunité certaine. Une situation exemplaire est celle dénoncée par les travailleurs·euses de la Pizzeria dei Trulli, à deux pas de l’Université. Le restaurant était exploité par la société Trulli SA, formellement administrée par l’épouse du patron. Pour faire face à des dettes de plusieurs centaines de milliers de francs de salaires et impôts impayés, la société s’est mise en faillite. Le restaurant a été cédé, à un prix largement inférieur à celui du marché, à la société Caviscano SA. Cette dernière est administrée par… la même épouse du même patron. L’enseigne, le décor et les gérant·e·s restent donc les mêmes, alors qu’il devient extrêmement difficile pour les travailleurs·euses d’obtenir leur dû.

Avec le soutien du syndicat UNIA, les salarié·e·s ont dénoncé cette situation scandaleuse et ont organisé un tractage et une conférence de presse devant le restaurant pour informer l’opinion publique et les client·e·s du caractère indigeste des pratiques servies par Trulli. L’action a été un franc succès. L’info a été largement relayée par les médias genevois et le message semble être passé: face au silence du Ministère public et à l’inaction des autorités administratives, des travailleurs et travailleuses ont finalement choisi de prendre les choses en main et organisent la riposte. Ce n’est qu’un début? Espérons-le.

Marie Nozière