Référendum

Référendum : Les Verts se rallient au PLR et votent la hausse des tarifs TPG

Lors de sa séance du vendredi 23 septembre, le parlement a voté majoritairement une hausse des tarifs TPG faisant porter sur les usagers·ères une charge supplémentaire de 8 millions par an. Ce vote contredit la volonté populaire exprimée par l’approbation à deux reprises de l’Initiative populaire de l’AVIVO (IN 146) intitulée « Stop aux hausses des tarifs des transports publics ».

Marc Buehler

Les électeurs·trices  ont désavoué à deux reprises le parlement genevois, pourtant unanime à rejeter l’IN 146. Qu’à cela ne tienne, la droite (PLR, PDC et UDC) est revenue à la charge. La manœuvre a été honteuse: alors qu’au moment du vote, les autorités ont clairement indiqué – pour faire peur aux électeurs·trices – que le déficit dans les ressources des TPG induit par l’initiative se situerait «entre 15 et 20 millions de francs par an à charge de l’Etat» et que «L’Etat devrait augmenter d’autant sa subvention à l’entreprise, pour éviter notamment que les TPG soient contraints de supprimer des prestations» (Citations de la brochure de vote, 2 fois diffusée), les autorités n’ont pas tenu parole après le vote et ont entrepris sciemment de priver les TPG des moyens nécessaires au maintien et au développement indispensable de leurs prestations.

Après l’engagement non tenu, les mensonges de la droite

Tout d’abord, on a prétendu mensongèrement que les initiant·e·s attendaient que leur initiative s’autofinance par l’augmentation des ventes de titres de transport. On a par ailleurs limité cette augmentation en n’engageant pas la campagne de promotion indispensable. Puis, au moment où le Conseil d’Etat se propose de faire un cadeau fiscal monstrueux de 600 millions de francs aux actionnaires des grandes entreprises (à travers la RIE 3), les mêmes partis de droite prétendent qu’on n’a pas les moyens de se passer de 8 millions de francs, ponctionnés sur le dos des usagers·ères des TPG.

Finalement, les Verts se rallient à la droite en la personne de leur député Buschbeck, qui a défendu la hausse des tarifs et fait pencher la balance de manière décisive au Grand Conseil, en prétendant que cette hausse serait « en faveur des usagers·ères », puisqu’elle permettrait de développer une offre. Pourtant, cette dernière est bel et bien dégradée par l’austérité imposée aux TPG par un Conseil d’Etat et une majorité de droite avec laquelle ils collaborent honteusement.

A signaler que les Verts et le député Buschbeck ont écarté sans sourciller une proposition de compromis de la gauche, qui aurait réduit cette hausse de 8 à 3 millions en allégeant la ponction sur les jeunes et les seniors et en votant en parallèle 5 millions de subventions supplémentaires aux TPG.

Le PS, le MCG et même EàG ont défendu cette hypothèse du « moindre mal » … mais les Verts ont préféré la politique du pire: désaveu frontal d’un vote populaire, subvention des TPG réduite a minima (en rabotant 60% des recettes supplémentaires, un projet de loi pourtant déposé par les Verts eux-mêmes), soutien au PLR, au PDC et à l’UDC, qui a fait basculer le vote à droite.

Et ce n’est qu’un début…

Ce vote s’inscrit dans la perspective d’une nouvelle augmentation des tarifs – déjà à l’étude – qui sera demandée dans deux ou trois ans, à hauteur de 15 ou 20 millions de francs par an, au prétexte de la mise en service du CEVA, encore une fois pour faire payer l’augmentation de l’offre aux seul·e·s usagers·ères et non à la collectivité. Or, la collectivité pourrait absorber ces coûts par le biais de l’impôt progressif, infiniment plus juste socialement et indispensable écologiquement, si l’on veut se donner les moyens d’un réel basculement du trafic individuel motorisé vers les transports publics.

Si on ne résiste pas aujourd’hui, d’aucuns·unes en tireront argument pour prétendre demain, que toute résistance est inutile. Ceci nécessite une bataille référendaire urgente pour refuser cette hausse de tarifs inique, ainsi que des mesures appropriées pour assurer un financement adéquat aux TPG.

Le vote genevois de ce dimanche 25 septembre a décidé de la suppression d’une faveur fiscale aux automobilistes, permettant de dégager 28 millions de recettes fiscales supplémentaires pour le canton. A l’évidence, cette recette nouvelle, combattue par le PLR, le PDC et l’UDC comme un prétendu « nouvel impôt » devrait permettre de dégager pour le moins les 8 millions attendus de la hausse des tarifs. En fait, c’est au moins une douzaine de millions que l’on pourrait/devrait voter en urgence pour les TPG, afin de maintenir et développer leurs prestations.

Nous avons décidé de lancer le référendum car le mépris des décisions populaires, le creusement des inégalités et la privatisation rampante des transports publics ne sauraient être acceptés. Nous avons les moyens à Genève d’avoir une meilleure offre de transports publics à des prix bien moindres. De plus, ce référendum ouvre un espace politique pour discuter du financement des TPG, que nous devrons saisir. Ainsi, nous lancerons également dans peu de temps une initiative populaire pour assurer un financement juste des TPG.  PV