Aéroport de Genève

Aéroport de Genève : L'âge des limites!

La fin de la récolte de l’initiative constitutionnelle cantonale «Pour un pilotage démocratique de l’aéroport de Genève» approche et il manque des signatures. Nous relayons l’appel suivant et invitons nos abonné·e·s genevois à signer la feuille insérée dans ce numéro.

L’aéroport sabote les efforts climatiques de Genève

Le trafic aérien est le secteur d’activités humaines dont les émissions de gaz à effet de serre (GES) croissent le plus rapidement. A Genève, les ménages et les entreprises ont réussi ces derniers 10 ans à réduire les émissions cantonales de GES venant des chauffages, des transports et de l’électricité. Mais à quoi bon? Puisque la seule augmentation, massive celle-là, du trafic aérien a annulé les progrès réalisés par ailleurs.

Première tentative pour contenir l’expansion de l’aéroport

A Genève comme dans de nombreuses agglomérations hébergeant un aéroport, un mouvement citoyen et associatif critique envers les abus de l’aviation s’est constitué. Noé 21 a commencé a formellement s’opposer lorsque l’aéroport prévoyait des travaux sur son aile Est et a obtenu un accord qui stipule que l’aéroport n’utilisera pas sa nouvelle aile dans le but d’augmenter encore sa capacité.

Deuxième tentative

Puis une dizaine d’associations se sont fédérées sous le nom de CARPE. La coalition a formulé l’initiative cantonale «Pour un pilotage démocratique de l’aéroport de Genève» qui a pour objectif premier de maintenir l’aéroport en mains publiques.

Les envies de vente sont bel et bien présentes et serviraient à gagner des apports de financiers d’Etihad ou d’Emirates pour faciliter le financement d’une deuxième aérogare au Nord de la piste. La capacité théorique de l’aéroport serait alors un décollage toutes les 90 secondes!

S’opposer à une privatisation même partielle, permet de lutter contre ces projets. L’initiative permet également d’assurer par la constitution que lorsque le Conseil d’Etat est consulté par Berne sur le Plan sectoriel d’infrastructure aéroportuaire, le Conseil d’Etat fasse alors valoir le droit cantonal protégeant les riverains et la nature.

Tailler dans le gras

L’initiative sert des objectifs précis et atteignables pour entrer enfin dans l’âge des limites. Le droit fédéral permet très peu de marge de manœuvre du droit cantonal dans ce domaine, d’où une initiative paraissant faible. Pourtant, une fois inscrits dans la constitution, les articles de l’initiative permettront aux associations de faire des recours en droit.

A Cointrin il y a beaucoup de «gras», dont des vols pour Zürich et Paris parmi les 5 premières destinations. Pour une fois, c’est à nous de dire «taillons dans le gras!» Il y a des limites et surtout, il y a notre réseau ferroviaire et le covoiturage. Signez l’initiative, elle a le potentiel de changer les règles du jeu et de passer la rampe des 50 %!

Philippe de Rougemont