Turquie

Turquie : Une solidarité indispensable - Rémy Pagani à Diyarbakir

Rémy Pagani à Diyarbakir

Le 13 novembre, 10 jours après les arrestations de députée·e·s HDP en Turquie, Rémy Pagani, membre de solidaritéS et élu à l’Exécutif de la Ville de Genève, s’est rendu à Diyarbakir dans la région kurde au Sud-Est du pays. Le 25 octobre en effet, deux co-maires de Diyarbakir étaient arrêtés, accusés de soutenir le PKK et le terrorisme.

Le Vice-maire de la Ville de Genève à l’intérieur de l’enceinte fortifiée de Diyarbakir, à quelques mètres du vieux quartier de Sur protégé par l’UNESCO, interdit d’accès et partiellement détruit par l’armée turque.

Pendant ses rencontres sur place, une élue du Conseil municipal de Diyarbakir a témoigné des changements de loi permettant de suspendre les séances du municipal. La personne nommée par Erdogan à la tête de Diyarbakir annonce déjà vouloir en faire usage.

La responsable de l’héritage culturel à la municipalité lui a expliqué que depuis le cessez-le-feu en mars 2016, les forces de l’ordre turques poursuivent des démolitions et des réaménagements massifs à Sur, ancienne cité romaine et vieille ville de Diyarbakir. Plus de 200 000 habitant·e·s ont perdu leurs logements depuis 2015. Tous les projets de construction de logements de la municipalité pour cette population ont été stoppés après l’arrestation des co-maires.

Il également a rencontré l’ONG Society and Health Association of Mesopotamia qui apporte un soutien humanitaire aux Kurdes blessés dans des villes proches de la frontière pendant les attaques des forces turques et syriennes. Elle lui a exprimé les besoins en soins de la population kurde en Syrie et en Turquie.

Il a aussi visité un camp de réfugiés Yézidis ayant fui les attaques de l’Etat islamique en Irak. Environ 25 000 personnes ont temporairement trouvé refuge à Diyarbakir dont la plupart sont retournées en Syrie ou en Irak. 2400 personnes se trouvent encore aujourd’hui dans 3 camps à Diyarbakir. L’association Rojava apporte son soutien à des activités sociales et des soins médicaux, mais cela cessera en décembre, les autorités turques ayant fermé leurs locaux et saisi leurs comptes, le 11 novembre. 39 associations sur 47 à Diyarbakir ont été fermées le même jour! Un appel désespéré lui a été lancé pour un soutien financier pour des activités médicales. Ce camp ne reçoit aucune aide humanitaire d’autres pays européens.

Il a visité la section locale du HDP (Parti démocratique du peuple) et rencontré notamment Cabbar Leygara, co-responsable de la section HDP, et Mme Feleknas Uca, membre HDP du parlement, ancienne élue au parlement européen pour l’Allemagne. Les attaques personnelles et contre les partis continuent et se sont intensifiées depuis l’arrestation des co-maires. Les médias kurdes ont été interdits. Les membres HDP sont accusés de soutenir le terrorisme et Feleknas Uca risque de 7-15 ans de prison.

De retour Rémy Pagani relaie l’appel du HDP aux élu·e·s et partis politiques des forces démocratiques en Europe pour qu’ils:

  • Appelent le président Erdogan à reprendre le processus de paix avec les partis en conflit.
  • Interviennent pour faire ‘arrêter les démolitions de Sur à Diyarbakir.
  • Assistent aux procès des parlementaires du HDP.
  • Visitent les élu·e·s du HDP et la municipalité sortante de Diyarbakir et expriment leur soutien aux élus du HDP par des lettres de solidarité.

PV