Pascal Couchepin larbin de l’impérialisme étatsunien!

Pascal Couchepin larbin de l’impérialisme étatsunien!

Avec la suffisance et l’arrogance qui le caractérisent, lors de la guerre contre l’Irak, Pascal Couchepin – landamann de la Suisse en exercice – appelait les citoyen-ne-s à n’exprimer leur opinion qu’avec modération et véhiculait la vulgate de Bush & Blair sur les origines de ce conflit. Par ailleurs, seuls des problèmes «logistiques» – malgré le déploiement de police à Cointrin – l’ont empêché, le 1er juin 2003, de recevoir, avec force courbettes, le président des USA. Enfin, cerise sur ce gâteau particulièrement indigeste, Couchepin a fustigé l’insensibilité de la municipalité de Genève aux «charmes» de la modernité capitaliste réellement existante. Ces ronds de jambe devant les USA ne datent pas d’hier. Le préposé à l’homélie patriotique du 1er août fut complice de l’agression des USA contre le Nicaragua dans les années 1980. Le 19 juillet 1979, l’insurrection dirigée par les sandinistes avait renversé la dictature de la famille Somoza (au pouvoir depuis 1936).


L’offensive des USA contre le Nicaragua eut des retombées jusqu’en Suisse. Le conseiller national UDC Peter Sager (directeur de l’Ost-Institut) organisa une mission d’observation composée de Theo Fischer (PDC/LU), Georg Stucky (PRD-Zug), Jacques-Simon Eggly (PLS-GE) et Pascal Couchepin (PRD-VS). En mai 1986, ils tenaient conférence à Berne pour dénoncer le «totalitarisme sandiniste» au Nicaragua (agressé depuis 1981 par des bandes contre-révolutionnaires armées et financées par les USA).


L’ambassade US à Berne abritait alors 4 «spécialistes» de l’Amérique centrale, qui fournissaient des arguments aux députés réclamant la fin de l’aide suisse au Nicaragua. Mais cette affaire comprend une face bien plus odieuse encore: la mollesse du gouvernement suisse après l’assassinat du coopérant fribourgeois Maurice Demierre (février 1986) a convaincu les USA et les «contras» que les coopérants devenaient des «cibles intéressantes». Le 28 juillet 1986, le hasard ne fut pour rien dans l’embuscade tendue par les «contras» sur la route de Wiwili: parmi les morts, Yvan Leyvraz1, chef de chantier de plusieurs brigades suisses de travail volontaires de 1983 à 1986. Ce meurtre visait à intensifier la pression pour faire retirer l’aide officielle suisse au Nicaragua.


A la décharge (et ce sera bien la seule) de Couchepin, il compte d’illustres prédécesseurs en la matière. Nous y reviendrons…


Hans-Peter RENK

  1. Le chanteur Michel Bühler a composé en 1996 une «Chanson pour Yvan Leyvraz» (disponible sur l’un de ses derniers CD).