Maroc

Maroc : La contestation s'étend

La contestation populaire dans le Rif marocain s’est poursuivie tout au long du mois de juin et s’est étendue à plusieurs villes du pays, malgré la répression violente des forces de sécurité du régime.

Le pouvoir marocain a choisi l’option sécuritaire depuis le début des manifestations, réprimant les manifestant·e·s et arrêtant plus d’une centaine de personnes, dont de nombreux jeunes leaders du mouvement de contestation.

La mouvement s’est étendu à plusieurs autres villes sous forme de manifestations et grèves. Les manifestant·e·s clament leur solidarité avec le mouvement populaire dans le Rif et dénoncent les marginalisations économiques et sociales. Un appel à une initiative centralisée dans la capitale Rabat a d’ailleurs vu le jour, avec pour slogan fédérateur «Nous sommes un seul pays, un seul peuple, tous contre la Hogra [le mépris du pouvoir à l’égard des populations et le sentiment d’injustice ressenti par les démuni·e·s]». Un large éventail de forces politiques soutient cette initiative: secteurs militants du mouvement social, gauche non gouvernementale, gauche radicale, opposition islamiste indépendante, associations de défense des droits humains, coordinations locales de soutien au Rif, mouvements amazighs. L’un des objectifs principaux est de construire un mouvement à l’échelle nationale.

De même, une manifestation organisée par le comité des familles des détenu·e·s du Rif a été un succès avec la participation de 100 à 150,000 manifestant·e·s. Il faut par ailleurs noter le rôle massif joué par les femmes dans les mobilisations actuelles.

La contestation est donc loin d’être finie, et la détermination des manifestant·e·s du Rif persiste. La solidarité se développe en même temps progressivement à travers le pays, malgré les tentatives de la monarchie marocaine d’empêcher tout effet boule de neige. L’extension est la clé de la réussite et de la survie du mouvement.

Solidarité avec les luttes pour la liberté et la dignité! JD