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EVAM : Grève contre la fermeture d'un centre d'accueil des réfugié·e·s

Noyés en Méditerranée, chassés par les gardes-frontières, empilés dans des abris PC et ensuite isolés de la société, les réfugié·e·s ainsi que les gens qui travaillent à leur accueil méritent mieux que ce qui se passe actuellement dans le canton de Vaud.

Ces dernières années, des centaines des réfugié·e·s ont été logés dans les abris PC gérés par l’EVAM (Etablissement vaudois d’accueil des migrants), puis dans ses centres. Nous avons manifesté plusieurs fois contre des conditions d’accueil déplorables. Aujourd’hui, nous sommes appelé·e·s à soutenir le personnel de l’EVAM en lutte contre la fermeture d’un centre.

Lundi 19 mars, les éducateurs et éducatrices de l’EVAM ont décidé à l’unanimité de faire grève si les autorités du canton poursuivaient l’objectif de fermer un des centres d’accueil des mineurs non accompagnés, celui du Chasseron à Lausanne.

Un double enjeu

Pour le personnel, l’enjeu est double. D’une part, il faut lutter contre la dégradation de l’encadrement des jeunes, déjà plus que lacunaire. Il s’agit de mineur•e•s qui se trouvent seuls dans un pays étranger après avoir connu chacun·e sa propre odyssée. De l’autre côté, il faut aussi se battre pour préserver le travail de onze personnes qui, malgré les difficultés de leur tâche, ont choisi d’être en première ligne de l’accueil. Un travail constamment attaqué par la droite et l’extrême droite et méprisé par l’Etat.

La volonté des autorités de fermer ce centre n’est guère surprenante. La politique migratoire du canton n’a depuis quelques années, comme seule priorité, que l’application aveugle des règlements Dublin, au lieu de garantir des conditions d’accueil dignes de ce nom.

Malgré leur petit nombre, tou·te·s les employé·e·s de l’EVAM ne bénéficient pas d’un contrat de durée indéterminée. La suppression de onze postes pourrait donc toucher des animateurs et des animatrices qui ne travaillent pas au centre du Chasseron et dont les tâches seraient reprises par des éducateurs et éducatrices. Cette tentative de briser la solidarité au sein du personnel a été qualifiée de «sinistre jeu de chaises musicales» lors de la réunion du personnel de lundi.

Autre difficulté à surmonter, des salaires médiocres, souvent inférieurs à ceux de leurs collègues du secteur social parapublic.

L’accueil des réfugié·e·s doit rester dans les mains des structures publiques, dotées d’un budget suffisant pour garantir des conditions humaines à tout le monde! Pour cela, il faut aller dans le sens opposé de la politique actuelle et ouvrir plus de structures au lieu de les fermer. Mais cela ne se fera pas sans une action constante et mobilisatrice d’un mouvement de soutien, à relancer à l’occasion de cette lutte aussi nécessaire qu’urgente.

Dimitris Daskaladis