«23 francs, c'est un minimum!»
«23 francs, c'est un minimum!» : 7000 signatures récoltées en trois semaines
Pari réussi: en juste trois semaines plutôt que le délai légal de 4 mois, les syndicats genevois ont récolté plus de 7000 signatures sur les 5300 nécessaires faire aboutir l’initiative «23 francs, c’est un minimum!» Une campagne éclair à laquelle la population a répondu avec enthousiasme.
La détermination avec laquelle les salarié·e·s de ce canton ont signé cette initiative montre que le moment est venu d’instaurer un salaire minimum légal à Genève. «23 francs de l’heure, c’est un minimum!»: plus qu’un slogan, c’est la conviction exprimée par de nombreuses travailleuses et de nombreux travailleurs rencontrés sur les stands de récolte depuis le 9 avril. Forts de cette adhésion à l’initiative, les syndicats genevois s’apprêtent donc à mener une campagne de longue haleine dans les entreprises et dans la rue afin de transformer l’essai en un oui sonnant et trébuchant dans les urnes.
«Certain·e·s nous avaient regardé avec des grands yeux lorsque nous avons annoncé notre intention de parvenir à l’objectif en juste trois semaines. Mais nous savions que c’était possible, parce que les salarié·e·s précaires, nous les côtoyons tous les jours et nous savons ce qu’ils veulent. Ce résultat démontre que cette initiative répond à un vrai besoin et à une revendication essentielle», se réjouit Manuela Cattani, co-secrétaire générale du SIT et présidente de la CGAS.
Alessandro Pelizzari, secrétaire régional d’Unia et vice-président de la CGAS, d’ajouter: «Les salarié·e·s ne croient plus au discours patronal lénifiant sur le partenariat social. Ils-elles ont également bien compris que la responsabilité des bas salaires n’est pas imputable aux travailleurs·euses étrangers et frontaliers, mais bien aux abus patronaux, contre lesquels l’initiative apporte une vraie réponse.»
Parce que la lutte contre les bas salaires et pour l’égalité entre femmes et hommes sont étroitement liées, c’est sous le signe de ces deux combats qu’a été placé le 1er Mai 2018 à Genève. L’annonce du résultat de la récolte de signatures a été accueillie bruyamment et avec enthousiasme par les travailleurs·euses et les militant·e·s rassemblés au parc des Bastions à l’occasion de la fête populaire à l’issue du cortège. Un manifestation revendicative et bien fréquentée où l’exigence d’instaurer des contrôles de l’égalité salariale et des sanctions contre les employeurs fautifs a été rappelée à grands cris.
Audrey Schmid