«Électros mal payés, on va tout faire disjoncter!»
C’est ce slogan qu’une soixantaine d’électriciennes et d’électriciens vaudois ont porté dans les rues de Lausanne le soir du mardi 12 juin. Nous étions en tout 120 à manifester en vue des négociations pour le renouvellement de la CCT d’installation électrique et de télécommunication, qui arrivera à son échéance en décembre 2018.
Les travailleurs et travailleuses, organisés dans leur Comité d’action des électros vaudois (CAEV), ont montré leur grogne dans les rues de la capitale du canton. Partis de la Riponne, nous nous sommes arrêtés à l’arrêt de métro du Flon, où les électros nous ont rappelé que sans eux, le M2 n’existerait pas. À l’heure de la transition énergétique, le métier est crucial pour reléguer les moteurs à essence à la poubelle, ce que les conditions de travail ne reflètent pas: payés 4300 francs bruts par mois en sortie d’apprentissage, les jeunes fuient ce métier dès leur CFC obtenu.
La manifestation s’est ensuite poursuivie vers la gare, où, après avoir pris le temps de faire sentir notre présence aux automobilistes, puis d’occuper le hall principal, nous nous sommes arrêtés pour quelques prises de parole. Les électros ont dénoncé leurs conditions de travail intenables, notamment à cause des 12 francs d’indemnités repas, des horaires irréguliers annoncés parfois le matin même, et des heures supplémentaires non majorées.
SolidaritéS a exprimé son soutien au CAEV dans sa lutte pour de meilleures conditions de travail, face à l’Union suisse des installateurs électriciens, faîtière patronale du secteur, qui avait plus tôt dans l’année exprimé son mépris envers la profession en proposant une augmentation du temps de travail de 40 à 44 heures par semaine, sans aucune forme de compensation.
Pour endiguer la fuite des jeunes électros vers d’autres secteurs, les syndicats se sont unis autour de ces revendications: augmentation de 150 francs par mois et de 200 francs pour les salaires minimaux, 20 francs d’indemnités repas, des possibilités de retraite anticipée à 62 ans, ainsi que cinq jours de formation continue rémunérés par an. Espérons que leur lutte paiera!
Marc Leemann