Le cancer du capitalisme

Selon le rapport des résultats financiers de 2017, « Novartis a enregistré, en 2017, une belle performance opérationnelle et des innovations majeures, entrant ainsi dans une nouvelle phase de croissance ». L’entreprise vient pourtant de supprimer plus de 2000 postes.


Manifestation des employé·e·s de Novartis à Nyon, 12 novembre 2011

Le bénéfice net de Novartis s’est élevé à 7.7 milliards de dollars en 2017 pour un chiffre d’affaires de 49 milliards. Ses actionnaires et dirigeants ne sont guère à plaindre, mais ils en veulent toujours plus. Ils se contrefichent de l’avenir des employé·e·s qui ont trimé des années durant à leur service, souvent au détriment de leur santé et de leur vie de famille.

L’annonce de la suppression de 2100 places de travail sur différents sites en Suisse révèle cette avidité insatiable. Supprimer un emploi sur six est la conséquence de la recherche du profit maximum.

De tels licenciements devraient être interdits: il est inacceptable que notre avenir dépende du bon vouloir d’une poignée de grands patrons et actionnaires, qui peuvent détruire la vie de milliers de personnes pour s’acheter de nouveaux yachts et jets privés!

L’histoire des luttes sociales démontre qu’en l’absence de mouvements de grève, lorsque le patronat annonce des licenciements, il joue la montre, fait semblant d’être ouvert au dialogue pour laisser passer l’émotion initiale. Il met ensuite en oeuvre son projet, au mieux en négociant un plan social. Quel est le prix d’une perte d’emploi, d’une vie détruite, de l’incertitude d’un avenir?

Les patrons ne comprennent qu’un langage

Une grève n’est certes pas une promenade du dimanche. Mais si les salarié·e·s sont uni·e·s et organisé·e·s, il est possible de franchir le pas. Rappelons le cas de la lutte contre la fermeture du site Nyon-Prangins en 2011: malgré de multiples appels des élus et du gouvernement vaudois, malgré les pétitions et les manifestations, Novartis persistait à vouloir le fermer. Le mouvement de grève d’une journée de l’ensemble du personnel a complètement modifié le rapport de forces. Novartis est revenu sur sa décision et le site travaille toujours. La lutte par l’interruption de la production a payé.

Aujourd’hui, les conditions sont à nouveau réunies pour lancer un combat avec détermination afin d’empêcher ces licenciements. S’il revient aux assemblées générales des salarié·e·s concerné·e·s d’en discuter et de prendre une décision, nous sommes convaincu·e·s qu’une grève est le seul moyen d’obliger Novartis à céder. Car la grève est le seul langage que ces vampires comprennent.

José Sanchez