PLR et député·e·s Vert·e·s torpillent les retraites du public

Le Grand Conseil avait à arbitrer entre deux projets de lois sur la caisse de retraite du personnel de l’État (CPEG). L’un de la droite et du Conseil d’État, l’autre de la gauche et du MCG. Prétextant soutenir ces deux lois contradictoires, les Verts ont favorisé celle du gouvernement et de la droite.


Manifestation «Non à Une CPEG au rabais», Genève, 13 décembre 2018.

La victoire était à portée de main avec la majorité des groupes (EàG, PS, Verts et MCG) ayant déposé le projet de loi (PL) 1228 il y a plus d’un an. Ainsi aurions-nous maintenu les prestations CPEG au niveau de 2018, après les baisses de 17% depuis 2013 impactant en particulier les femmes, majoritaires parmi les salarié·e·s concerné·e·s, les bas salaires et les temps partiels.

Défendre les salaires et du logement abordable

Nous aurions évité un prélèvement en plus sur les salaires de 1500 francs par an en moyenne. Nous aurions misé sur une recapitalisation privilégiant le logement à loyers abordables pour les habitant·e·s plutôt que les marchés financiers. L’ASLOCA soutient ce projet.

Mais les Verts en ont décidé autrement. En votant pour le projet de la gauche et du MCG et en s’abstenant en bloc sur le projet du Conseil d’État, soutenu à fond par le PLR, le PDC et l’UDC, ils ont fait passer à quelques instants d’intervalle deux lois antagoniques, conduisant à une impasse législative et plaçant sciemment le gouvernement en position d’arbitre.

Une position verte inconséquente et déloyale

Pour sortir démocratiquement de l’impasse, EàG a proposé par un amendement in extremis de conditionner l’entrée en vigueur de la deuxième loi à un éventuel refus populaire de celle de la gauche et du MCG, adoptée en premier et à une majorité absolue plus forte que la majorité relative appuyant le Conseil d’Etat (52 contre 47 oui).

Cette issue, qui donne la parole au peuple en toute connaissance de cause, ainsi que les essais d’amélioration du projet du Conseil d’Etat ont été rejetés par les Verts. Ces derniers ont donc fait passer, avec le PLR, le projet le plus défavorable aux salarié·e·s du public et aux locataires.

Aujourd’hui, une large coalition politique et syndicale exige du Conseil d’État qu’il prenne ses responsabilités et publie le projet soutenu par la majorité absolue du parlement, en retenant le sien, qu’il aurait dû retirer le 14 décembre après le premier vote du parlement.

Pierre Vanek