Stop au mitage et à la spéculation!

La population suisse votera en février sur l’initiative populaire « Stop mitage » déposée par les jeunes Vert·e·s.

Le principe est simple: tout déclassement en zone à bâtir doit être compensé par un déclassement hors zone à bâtir d’un terrain de surface ou de rendement agricole équivalent. solidaritéS soutient cette initiative qui permettra de limiter le mitage du territoire et ses effets délétères sur l’environnement et l’agriculture.

Malgré l’entrée en vigueur de la loi sur l’aménagement du territoire (LAT) il y a près de 40 ans, les surfaces de zones à bâtir ne cessent de progresser en Suisse, au détriment des surfaces agricoles et des espaces verts. Cette extension entraîne l’accroissement des transports motorisés. Il est urgent de mettre un frein à ce processus pour protéger la diversité biologique ainsi que la qualité de vie de la population.

Une limitation stricte du mitage du territoire encouragerait la densification dans les zones habitables. Aujourd’hui, d’énormes surfaces construites sont occupées par des bureaux, dont un grand nombre restent inoccupés. À Genève, par exemple, le déclassement voulu par le gouvernement de 13 hectares de terres agricoles au Grand-Saconnex servira à la construction de 90 000 m2 de bureaux. Derrière les opérations de ce type, largement inutiles pour l’écrasante majorité de la population, se cache bien souvent une spéculation très lucrative.

Pour faire face à l’accroissement de la population, il faudrait aussi densifier les zones villas, qui occupent une surface disproportionnée en comparaison du nombre de personnes qui y logent. Ce sont les plus aisé·e·s qui profitent le plus de l’extension sans fin des zones habitables.

Une acceptation de l’initiative devrait donc s’accompagner d’un changement radical des politiques d’aménagement du territoire. La densification des zones habitables doit se faire en prenant en compte la qualité de vie des habitant·e·s, ce qui pose la question fondamentale de la répartition des espaces de vie. La crise environnementale et l’exiguïté du plateau suisse ont exacerbé les inégalités en la matière.

Jean Burgermeister