Le personnel de l'État refuse la réforme de la Caisse de pension

«Inacceptable!» Voilà le message que les employé·e·s de l’État fribourgeois ont voulu faire passer au gouvernement, dont la réforme causera des baisses de rentes massives et augmentera l’âge de la retraite.

Plus de 600 personnes, une résolution votée à l’unanimité, une journée de grève et d’actions en prévision: le personnel de l’État de Fribourg réuni ce 29 janvier à Givisiez a donné un signal fort au Conseil d’État.

La réforme proposée par le gouvernement est injuste. Elle prévoit notamment une participation de la part des employeurs qui ne sera au mieux que d’un tiers, des pertes de rentes de 5, 10, 20 voire 30% suivant les cas, et l’augmentation de l’âge de la retraite. Le Conseil d’État se moque de nous et de son personnel qui, entre 2013 et 2015, a déjà subi les pires mesures d’économie qu’on ait vues en Suisse depuis longtemps.

À l’appel du SSP et de la Fédération des associations du personnel des services publics (FEDE) , beaucoup d’employé·e·s se sont rendu·e·s à la première assemblée de la fonction publique du canton. Au terme de nombreux débats et interventions, c’est finalement une résolution plus forte encore que celle préparée par les deux organisations syndicales qui a été votée. C’est donc remonté·e·s à bloc que les représentant·e·s des deux fédérations pourront se rendre aux séances de négociation avec le Conseil d’État, qui s’annoncent très tendues au vu de la position adoptée jusqu’à présent par les employeurs, Georges Godel en tête.

Pour mémoire, le plan proposé comporte trois variantes et toutes passent à la primauté des cotisations, ce qui supprime la solidarité entre salarié·e·s et retraité·e·s, entre jeunes et plus âgé·e·s, entre hommes et femmes. Les plus touché·e·s sont les employé·e·s entre 40 et 50 ans et les personnes travaillant à temps partiel. Selon les prévisions, chacun·e perdrait entre 5 et 30% (voire plus) de rente. C’est inacceptable! Les syndicats demandent qu’au minimum une variante à la primauté des prestations soit proposée et surtout que les employeurs participent au minimum à 58% à la réforme (dont le coût total se situe entre 1 et 1,8 milliard de francs selon le taux d’intérêt retenu).

Si l’État recapitalise la Caisse selon le plan prévu (recapitalisation avec baisse des cotisations), il pourrait…gagner de l’argent. En effet, dès la première année, il économiserait 22 millions de francs de cotisations (2%) et ne paierait que 9,8 millions de francs d’intérêts. Cherchez l’erreur! Actualisé jusqu’en 2052, le plan ferait par ailleurs économiser aux employeurs quasi 1 milliard de francs de cotisations. Recapitalisation de 350 millions déduite et intérêts payés, il resterait encore plus de 450 millions pour l’État. Si recapitalisation il doit y avoir, celle-ci doit donc se faire sans baisse des cotisations.

Le rendez-vous est donc pris le 20 février pour une première manifestation d’envergure à Fribourg. Le combat commence!

Alain Wampach


Référendum contre la réforme fiscale tout de même lancé

Surprise! À la suite de la décision du comité unitaire de ne pas lancer le référendum le 21 janvier dernier, voici qu’à l’initiative d’un militant d’ATTAC–Fribourg (et membre du Parti socialiste fribourgeois, PSF) la demande de référendum a été déposée une semaine plus tard. Le SSP, les Verts, les syndicats Syna et Syndicom, ainsi que solidaritéS-Fribourg ont déjà annoncé leur soutien et leur participation à la récolte de signatures. Le PSF campe lui sur sa position et ne se mobilisera pas. Nous avons jusqu’au 28 mars pour récolter les 6000 signatures nécessaires pour faire aboutir ce référendum contre la pire réforme fiscale qu’ait connu le canton, avec une baisse du taux d’imposition des entreprises de 19,86% à 13,72%. Celle-ci engendrerait d’énormes pertes fiscales pour l’ensemble des communes fribourgeoises, ce qui les contraindrait à des mesures d’austérité.

Le timing est certes serré mais, avec l’effort de chacun·e, nous pouvons y arriver. Les abonné·e·s résidant dans le canton de Fribourg trouveront encartée dans ce numéro une feuille de signatures pré-affranchie: signez, faites signer autour de vous (vos proches, vos collègues de travail, vos voisin·e·s) et renvoyez-nous le formulaire de récolte, même partiellement rempli. Nous comptons sur votre aide. Ensemble, nous montrerons au Parti socialiste et à la droite que la gauche fribourgeoise ne capitule pas!

Alberto Silva