Epilogue d'une candidature insolite et réussie

L’élection complémentaire au Conseil d’État a vu la libérale-radicale Christelle Luisier être élue – sans surprise – avec 56,21 % des voix. La Grève du Climat Vaud termine à la deuxième position en réunissant 23,10 % des suffrages, un score étonnant et prometteur.

Grève du climat, Lausanne, 17 janvier 2020

En récoltant 31,10 % des suffrages à Renens, 31,43 % à Essertes, 33,33 % à Croy, 37,45 % à Vevey et surtout, 37,73 % à Lausanne, à 38 votes près de la candidate libérale-radicale, Christelle Luisier, le résultat de la Grève du Climat Vaud et sa candidate tirée au sort, la militante Juliette Vernier, a surpris les médias, les partis politiques, la population et le mouvement lui-même.

Ce résultat dévoile la portée du discours radical de la Grève du Climat Vaud autant dans les centres urbains que dans les zones rurales du canton. Pour l’anecdote, les grévistes du climat sont même parvenu·e·s à finir en tête dans la petite commune de Romainmôtier-Envy avec 43,61 %. Certes soutenus par les différentes composantes de la gauche politique vaudoise, à l’exception notoire du Parti socialiste vaudois, ce résultat n’en reste pas moins exceptionnel pour un mouvement prônant, comme l’indique le bulletin de vote, « une révolution démocratique, écologiste, féministe et sociale », soit une rupture complète des institutions politiques et du système capitaliste.

Pour une écologie radicale et sociale

En dépit de légères maladresses, la candidature des grévistes du Climat vaudois·e·s aura été collective et combative, comme en témoignent les différentes actions de mobilisation (organisation d’une grève nationale le 17 janvier réunissant plus de 10 000 personnes, occupation des locaux d’UBS, formation aux assemblées populaires), et cela avec, de loin, le plus petit budget des candidat·e·s.

Au-delà des revendications nationales, le collectif vaudois a plaidé en faveur d’une écologie radicale et sociale, en proposant la réduction massive du temps et des rythmes de travail, en réclamant un moratoire des traités de libre-échange, des transports publics gratuits, un élargissement des droits civiques ou encore la mise en place d’un revenu de transition écologique.

En route vers le 15 mai

La manifestation nationale du samedi 22 février en faveur d’une agriculture agroécologique sera la prochaine grande étape. Le mouvement de la Grève pour l’Avenir sera-t-il capable de continuer à s’élargir et s’agrandir en vue du 15 mai ? La route est encore longue et semée d’embûches jusqu’à cette journée d’actions et de grève nationale. Elle n’est toutefois qu’une première étape vers l’établissement d’un mouvement de masse durable nécessaire.


Steven Tamburini