Véhicules

Le Conseil d’État vaudois a la taxe facile

Le Conseil d’État a mis en consultation un avant-projet de loi sur la taxe des véhicules. Le groupe Ensemble à gauche & POP au Grand Conseil y a répondu le 28 septembre dernier.

Graffiti: Pollution automobile: Solution/pollution

 L’évolution du parc de automobile en Suisse et dans le canton de Vaud, attestant de l’augmentation de gros véhicules polluants, est inquiétante. Les importateurs et vendeurs automobiles en sont responsables, en favorisant, par un marketing agressif, la vente des véhicules les plus rentables pour eux (SUV et 4 × 4). Rien n’est cependant prévu pour dissuader les entreprises de chercher le profit au travers de ces engins ultrapolluants.

Le malus (supplément à la taxe) que le Conseil d’État prévoit d’introduire pour les véhicules les plus polluants est fixé à partir d’un seuil trop élevé : 150 grammes de CO₂ par kilomètre. Celui-ci devrait être introduit dès 120 grammes, considérant les véhicules sur le marché.

Une taxe antisociale

Cette taxe porte en outre préjudice aux plus modestes et ne prend pas en compte la problématique sociale. En effet, il est plus facile pour une personne aisée de changer de voiture afin d’éviter le malus, que pour une personne au faible revenu, qui pourra se retrouver taxée sans possibilité d’être exemptée ni de changer de véhicule.

En ne proposant pas de plan de développement des transports publics, cette taxe ne permettra en aucun cas de réduire significativement les émissions de CO₂ dans le domaine du transport individuel. L’extension et la gratuité des transports publics, au même titre que le soutien à des circuits de production et d’échanges courts pour réduire les déplacements, sont pourtant des mesures indispensables à un changement réel et durable.

Enfin, la taxe néglige d’autres critères de production importants. Le choix du remplacement des voitures à moteur thermique par des voitures électriques est inefficace : une voiture électrique coûte deux fois plus cher en gaz à effet de serre qu’une voiture standard, sans mentionner les problèmes écologiques posés par la production de l’électricité et les matériaux polluants contenus dans les batteries de ces véhicules.

Cet avant-projet et sa taxe des véhicules polluants est d’une insuffisance évidente. De vrais efforts doivent être fournis par le Conseil d’État pour élaborer une proposition digne de la crise socio-écologique qui nous menace, face à laquelle des taxes ne suffiront pas.

Sandrine Gutierrez