Pollution en Amazonie
La justice équatorienne dit stop
Sucumbíos, une région d’Amazonie équatorienne, subit depuis des décennies les conséquences de l’extraction pétrolière menée d’abord par la multinationale Chevron-Texaco puis par d’autres entreprises, avec l’accord du gouvernement. Ces conséquences sont dramatiques en termes sanitaires et écologiques : sols et eaux polluées, déversement dans l’air de particules néfastes par des brûleurs à gaz (tuyaux à ciel ouvert qui expulsent jour et nuit le gaz naturel à une température moyenne de 400° C). Cette destruction de l’environnement porte gravement atteinte à la santé des habitant·e·s : la prévalence des cancers a été reconnue comme particulièrement forte dans la région, notamment parmi les jeunes et les femmes.
« Fuera mecheros de la muerte »
En 2020, neuf jeunes filles de cette région se sont constituées plaignantes contre le gouvernement, afin d’exiger la fin des permis pour l’allumage et l’évacuation du gaz dans les brûleurs. Le 26 janvier 2021, les juges du tribunal de Sucumbíos leur ont donné raison. Le tribunal a ainsi reconnu que l’État violait les droits à la santé, de la nature et de l’environnement.
Plusieurs collectifs ont travaillé à cette victoire, notamment l’Union des personnes affectées par l’extraction pétrolière (UDAPT), au travers de rapports attestant les faits, de manifestations et de dénonciations médiatiques ainsi qu’au parlement équatorien. À présent, le grand défi à relever consiste à faire appliquer la sentence et à continuer à réclamer réparation pour les dommages subis par les milliers de personnes touchées par la contamination pétrolière.
Aude Martenot