Abus de pouvoir de la police vaudoise

Dans la nuit du 10 mai 2021, nous avons reçu plusieurs signalements corroborant les faits suivants : un citoyen vaudois sans antécédents s’est fait interpeller par la police cantonale pour des faits présumés de vandalisme sur affiches publicitaires. 

Une affiche déchirée avec un sourire

Nullement équipée de matériel en mesure de démontrer une quelconque participation à des déprédations, la personne se trouvait en réalité à quelques centaines de mètres d’une affiche vandalisée lorsqu’elle s’est fait interpeller par la police. Non contente de procéder à une arrestation arbitraire sans le début d’une base légale, la police cantonale a décidé d’inculper l’individu en question pour une centaine d’autres délits de dégradation sans pour autant fournir de preuves. 

Nous constatons également que le Ministère public continue son entreprise de légitimation des actions policières arbitraires envers nos concitoyen·ne·s. En effet, la procureure en charge du dossier, Mme Nathalie Pilloud, a suivi, sans faire preuve d’aucun recul, les accusations de la police et condamné de manière préventive l’individu à deux mois de prison sans possibilité de libération. 

Devant le cas manifeste de répression conjointe de l’appareil policier et de la justice, l’individu s’est placé en situation de grève de la faim dès la première heure de sa garde à vue. Il a également fait une grève de la soif de 3 jours sans pour autant avoir accès aux services d’un·e médecin. 

Finalement, nous constatons que la police n’observe pas les impératifs concernant l’incarcération des individus placés en détention préventive. Le prévenu est, depuis le début de son séjour, placé dans une cellule de garde à vue exiguë qu’il n’est censé occuper que pendant les 48 heures de garde à vue avant d’être transféré dans un établissement dès le début de la peine préventive.

Justice revancharde

solidaritéS Vaud condamne fermement l’ensemble des agissements de la police qui, une fois de plus, fait la démonstration de sa capacité à réprimer les mouvements sociaux tout en garantissant la sécurité des plus puissants.

Au vu de la situation, nous appelons l’ensemble des forces politiques et sociales qui ont à cœur de défendre les libertés démocratiques à exiger la libération immédiate de cette personne et pour que les policiers responsables de son arrestation arbitraire soient poursuivis pour abus de pouvoir. Nous dénonçons cette justice revancharde, déjà responsable de la répression judiciaire organisée contre les mouvements écologistes et féministes.

Nous appelons également les citoyen·ne·s vaudois·es à tenir compte des tendances répressives au sein de l’appareil de police vaudois et à refuser fermement la loi sur les mesures policières, floue et arbitraire.  

solidaritéS Vaud