Mimmo Lucano

Une vendetta de classe

La sentence qui condamne Mimmo Lucano, maire de Riace, à 13 ans de prison pour son aide aux migrant·e·s laisse presque incrédule, comme s’il s’agissait d’un cauchemar dont il faut se réveiller au plus vite.

Rassemblement pour la libréation de Mimmo Lucano
Rassemblement pour la libération de Mimmo Lucano, Genève, 5 octobre 2021

Malheureusement, c’est la réalité, celle de la justice de classe, ou plutôt d’une méprisable vendetta de classe contre une personne honnête qui a répondu aux injustices d’un monde injuste et au calvaire des migrant·e·s en construisant une solidarité, un accueil, un avenir de travail et de vie civile pour ceux et celles qui fuient les guerres et la misère et pour ses concitoyen·ne·s.

Cette répression a commencé il y a quelques années dans le but de détruire une expérience positive et un point de référence pour tout le pays. Son histoire trouble, dont les objectifs et les intérêts politiques n’étaient que trop clairs dès le début, se sont maintenant pleinement exprimés dans cette condamnation au premier degré.

Délit de solidarité

Ceux et celles qui pratiquent la solidarité et le soutien aux plus faibles deviennent de dangereux·euses criminel·le·s ; c’est le message qui traverse aujourd’hui de nombreuses régions d’Europe et en particulier le long des frontières, autant ouvertes à tous les mouvements de capitaux et à la spéculation industrielle et financière qu’hostiles aux migrant·e·s et à leur droit à la vie.

C’est pourquoi il y a aujourd’hui tant de gens puissants, d’hommes d’affaires et d’entreprises, qui se réjouissent de la condamnation de Mimmo, et qui essaient d’en profiter pour confirmer leurs intérêts économiques et politiques douteux.

Dans l’espoir que le jugement en appel rétablisse rapidement l’honneur et la justice pour une personne digne de ce nom comme Mimmo Lucano, nous lui exprimons notre entière solidarité, en espérant qu’un mouvement fort se crée en sa faveur, une véritable rébellion face à une sentence aussi grossièrement injuste.

C’est la garantie décisive et le moyen de réussir à affirmer, dans cette affaire amère, mais plus généralement dans tout le pays confronté au dur affrontement de classe qui oppose les classes ouvrières indigènes et migrantes à l’attaque violente des patrons et du gouvernement, une véritable justice sociale et civile et le plein respect des droits humains.

Communiqué de Sinistra Anticapitalista
Traduction et adapation par la rédaction