La Grève pour l’Avenir se mobilise pour nos retraites !
Le 12 février, mobilisons-nous pour un système de retraites durable et solidaire. Au centre de cette journée, la tentative de faire converger les luttes féministes, sociales, écologistes et anticapitalistes contre les attaques répétées du patronat.
La première étape de cette réforme est d’augmenter l’âge de la retraite des femmes à 65 ans. Ne nous leurrons pas, ensuite ce sera 67 ans ! Sauf pour les hauts revenus déjà avantagés par leurs conditions de travail qui continueront à prendre des retraites anticipées sur le dos des plus précaires.
Nous ne sommes pas égaux·ales devant la mort : la classe dirigeante qui nous tue à petit feu nous permettra-t-elle d’atteindre enfin l’âge de toucher notre première rente ? Non seulement elle nous épuise au travail, mais en plus, elle ne cesse de vouloir couper dans les services publics pourtant indispensables à notre survie, à l’instar de l’accès au système de santé, aux transports publics, aux aides sociales. Des coupes budgétaires minimes suffisent à priver une famille d’accéder aux soins, de se nourrir convenablement et de vivre dignement et donc réduit l’espérance de vie des plus précaires.
La Grève pour l’Avenir revendique une diminution massive du temps de travail sans perte salariale et le plein emploi. En nous faisant travailler plus, le patronat s’assure un réservoir de main-d’œuvre lui permettant de faire pression sur les salaires, sur la cadence et sur l’emploi. Les richesses existent, elles doivent être mieux réparties. Nous voulons travailler moins et choisir ce que nous produisons. Nos vies doivent passer avant leurs profits !
Une réforme écocidaire qui accentue les inégalités
Pour faire passer la pilule de la RFFA (réforme fiscale et financement de l’AVS), on nous a promis un renforcement du 1er pilier en augmentant la TVA de 1.5%. La réforme AVS 21, qui veut faire peser son financement sur les travailleureuses, en particulier les femme·x·s, rabote cette augmentation à 0.4%. Il s’agit d’affaiblir directement le pilier le plus redistributif et social au profit du 2e pilier, qui discrimine plus fortement les femmes et les bas revenus. Les rentes moyennes pour l’AVS, en 2018, s’élevaient à 1862 francs pour les femmes et à 1836 francs pour les hommes. Pour le 2e pilier, elles s’élevaient à 1547 francs pour les femmes et à 2949 francs pour les hommes. Battons-nous pour sauvegarder un financement paritaire fort de notre système de retraite !
La capitalisation de notre système de retraite représente une mine d’or pour les banques et les assurances qui les gèrent. La LPP représente 1064 milliards de francs de capital placé. L’AVS n’en représente que 47 milliards. En renforçant le 2e pilier, nous augmentons les investissements écocidaires de nos caisses de pensions, en grande partie dans les énergies fossiles.
Selon une évaluation de l’Alliance Climatique, 92 % du capital de retraite est investi par des institutions qui ne tiennent pas ou trop peu compte des risques climatiques malgré leur engagement de façade pour le climat. Ceci s’illustre notamment par trois grands scandales.
Premièrement, la classe dirigeante suisse est responsable de 3 à 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, principalement au travers de sa place financière, sachant que la population suisse ne représente que 0,1 % de la population mondiale.
Deuxièmement, selon l’Alliance Climatique, « les rentes des caisses de pensions possédant une forte proportion d’actions et d’obligations sujettes aux risques climatiques pourraient s’effondrer jusqu’à 32 % d’ici 15 ans ».
Enfin, ces investissements se font généralement dans des projets d’exploitation et d’extraction dans les pays dits périphériques avec des conséquences humaines et environnementales délétères dans ces régions. La capitalisation de notre système de retraite renforce donc les dynamiques de domination des pays capitalistes développés sur la périphérie. Refusons ces scandales et exigeons de reprendre la main sur notre argent !
Créons un large front pour travailler moins et vivre dignement
Pour ces raisons et d’autres encore, la Grève pour l’Avenir vous invite à vous mobiliser et à nous rejoindre dans la rue le 12 février. Au programme, une matinée de récolte de signatures dans les régions romandes suivie d’un rassemblement à Neuchâtel. Rendez-vous à 14 h à la gare pour défiler et exprimer notre colère. Cette journée se terminera en beauté au théâtre de la Poudrière (NE) avec deux tables rondes : « Comment le 2e pilier torpille l’AVS et la planète » à 16 h 15, puis « Travailler moins. Pour un système de retraites digne, juste et durable » à 18 h 15.
Partageons et débattons sur notre système de retraite au travers de perspectives féministes, écologiques, solidaires et anticapitalistes !
Solenn Ochsner Alexis Dépraz