Rien à foutre

Enfants allongés au sol lors de la marche pour le climat
Marche pour le climat, Lausanne, 3 septembre 2022

Un début d’été à peu près libéré des contraintes liées à la pandémie, le calendrier militant en pause et les vacances pour certain·e·x·s. Sauf que la série de records climatiques fait mal au bide. 

Canicule, sécheresse généralisée, 84 % de pluie en moins par rapport aux normes des trente dernières années, 39 degrés en Bretagne, 9 degrés dans les Alpes suisses à 3500m. Extrême, partout. Tout fond, tout crame, tout sèche, l’eau se raréfie ou emporte tout dans des inondations. 

Ces événements climatiques extrêmes liés à la crise environnementale laissent envisager un futur invivable et bien plus proche que prévu. 

Ajoutées, les nouvelles de la guerre éloignent la perspective d’un désarmement nucléaire mondial et font planer la peur d’une fuite dans les centrales ukrainiennes vieillissantes et abimées par les bombardements. 

Dans cette torpeur au goût de catastrophe, difficile de se changer les idées et de prendre des forces pour continuer à construire les luttes à venir. Pourtant, c’est maintenant qu’il faut tenir bon. Rester sou­dé·e·x·s, faire des liens avec les mouvements qui se battent dans des contextes de guerre ou de répression comme en Ukraine, en Russie et partout ailleurs. 

En Suisse, 2022 se place au 2e rang des étés les plus chauds depuis 1864. Au même moment, les prix du gaz et du pétrole qui financent l’armée de Poutine ont atteint des prix faramineux. 

Face à la catastrophe, nous dénonçons le déni et l’inaction des gouvernements qui doivent maintenant prendre des mesures urgentes pour réduire les consommations et sortir de la dépendance aux énergies fossiles au bénéfice d’une politique sociale, écologique et solidaire. Attaquons-nous aux causes, c’est-à-dire au système capitaliste qui met les profits avant nos vies. 

Aucune politique publique ne tente de gérer la diminution de consommation, c’est la peur au ventre que les citoyen·ne·x·s attendent leurs prochaines factures : Rien à foutre, pour reprendre le titre du film de Julie Lecouste sorti cet été.

Nous continuons à dénoncer les investissements de la place financière suisse dans des projets climaticides comme les mines de charbon de la multinationale suisse Glencore et exclure le nucléaire, dont la question des risques et de gestion des déchets n’a pas avancé. 

Nous devons poursuivre nos mobilisations dans les urnes pour refuser la reforme AVS 21 et un système de retraite qui capitalise sur nos rentes dans des projets climaticides ; refuser une augmentation de la TVA, la taxe la plus antisociale qui existe; abolir l’élevage intensif en Suisse pour tendre vers une alimentation végétale, saine et locale. La production de viande est responsable de souffrance animale, mais également d’émissions de gaz à effet de serre et de pollution. 

Touxstes dans la rue pour le climat samedi 3 septembre à Lausanne ! Mobilisons-nous pour une politique écosocialiste en faveur d’une diminution rapide et importante de la consommation et pour la production d’énergies propres, notamment par l’installation de panneaux solaires partout où c’est possible.

Les réseaux écosocialistes de solidaritéS élaborent un programme d’urgence pour sortir des énergies fossiles et en faveur d’un service public fédéral de l’énergie. Ce document sera disponible sur notre site et à nos stands cet automne. 

Manon Zecca