Non à la torture! Non aux massacres! Non à l’occupation! Retrait des troupes!

Une fois n’est pas coutume, la rédaction de solidaritéS a décidé de céder son espace éditorial à la coalition A.N.S.W.E.R (Agir Maintenant pour Arrêter la Guerre et Mettre fin au Racisme). Nous avons traduit ci-dessous un large extrait de l’appel qu’elle diffuse pour convoquer à la Marche nationale sur le Pentagone, contre la guerre en Irak, le 5 juin prochain. Nous nous associons pleinement à cet appel.

«Jamais il n’a été aussi urgent qu’aujourd’hui de s’unir pour faire savoir au monde que George W. Bush, Donald Rumsfeld et les autres responsables de l’Administration, qui ont commis des crimes de guerre indicibles, des crimes contre l’humanité et contre la paix, ne parlent pas en notre nom, nous le peuple.

Le monde, et spécialement les peuples du Moyen-Orient, sont témoins des expériences quotidiennes de tortures et d’humiliations infligées par les forces militaires US aux prisonniers irakiens. Il ne suffit pas de demander le renvoi de Donald Rumsfeld. Il s’agit sans aucun doute d’un criminel qui doit répondre de ses actes. Mais la guerre elle-même est un crime. Des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants d’Irak ont été tués, leurs vies détruites, leurs maisons défoncées, leurs proches faits prisonniers.

Ces crimes épouvantables sont commis tous les jours sans répit par les forces d’occupation étrangères, qu’elles soient US ou d’autres pays. Les membres des familles des détenu-e-s vont de prison US en prison US, dans tout le pays, pour retrouver leurs proches, cherchant à savoir où il sont incarcérés et pourquoi, ou à récupérer leurs corps.

La société irakienne a été délibérément et systématiquement mise en pièces, Bush poursuivant le fantasme absurde de ramener un peuple fier et attaché à son pays à un stade antérieur d’esclavage colonial ou néocolonial. Les soldats US, réduits à l’état de chair à canons par Bush et les chefs militaires, sont aussi tués et mutilés en nombre croissant.

Le 5 juin, nous serons solennellement aux côtés des peuples du monde qui rejettent la torture et l’humiliation des Irakien-nes, autant dans les cachots obscurs d’Abu Ghraib, que dans le quotidien de vexations enduré par la société irakienne de la part des occupants étrangers. Le 5 juin, nous serons aux côtés de toutes ces familles et communautés qui exigent le retrait immédiat des troupes US d’Irak. Le 5 juin, nous marcherons de la Maison Blanche au Pentagone pour exiger que les 300 millions de dollars dépensés chaque jour pour la mort et la destruction soient utilisés pour financer l’éducation, le logement, la santé et la lutte contre le chômage.

L’issue de la guerre de Bush et de l’occupation de l’Irak aura une signification de portée mondiale pour une génération entière. Bush et Cheney savent que leur «vision» d’une guerre sans fin – visant à détruire tout gouvernement, où qu’il se situe sur la terre, qui refuse d’obéir aux diktats de Washington – repose sur la guerre extrêmement sanglante qui fait rage contre la résistance irakienne. De Haïti occupée à la Palestine occupée, et partout ailleurs, les peuples sont conscients de l’importance globale de la confrontation en Irak.

Le 5 juin, les manifestant-e-s de tous les Etats-Unis ne convergeront pas seulement vers la Maison Blanche pour marcher sur le Pentagone afin d’exiger le retrait des troupes maintenant! Il y aura aussi de grandes protestations anti-guerre ce jour-là à San Francisco, à Los Angeles et dans d’autres villes.

Alors que Bush dégringole dans les sondages et que les gens se prononcent toujours plus nombreux contre la guerre, il est crucial que le mouvement anti-guerre agisse maintenant pour accroître la pression. Attendre les élections de novembre et l’élection possible de John Kerry serait une erreur colossale. Kerry a promis l’envoi de plus de troupes en Irak, plutôt que d’arrêter cette débâcle. Le peuple des Etats-Unis doit agir – comme il l’a fait à l’époque du Vietnam – pour arrêter cette guerre criminelle.»