Paysans en enfer, l'OMC c'est la galère!

Paysans en enfer, l’OMC c’est la galère!

En riposte au Conseil Général de l’OMC, une petite centaine de militant-e-s se sont retrouvés devant l’OMC, le 15 mai, à l’appel de Via Campesina et de plusieurs organisations locales, dont solidaritéS. Les négociations en cours à l’OMC concernent les modalités du round de Doha (agriculture, libéralisation des services et de l’accès au marché pour les produits non agricoles).

Si l’accent de la mobilisation a été mis sur l’agriculture, les questions des services n’ont pas été laissés de côté, notamment avec la présence d’étudiant-e-s de la CUAE, animateurs-trices de la campagne pour le NON à l’article constitutionnel sur l’éducation, qui sera soumis en votation populaire le 21 mai.

Venus littéralement de tous les continents, des représentant-e-s d’organisations paysannes se sont exprimés, en mettant notamment l’accent sur le respect des droits humains et les conditions de vie des personnes en milieu rural. Toujours plus d’agriculteurs-trices ne vivent plus de leur travail et certain-e-s sont même acculés au suicide en raison de leurs dettes. Une minute de silence a été observée en mémoire du fermier coréen, Lee Kyung Hae, qui avait fait une grève de la faim durant un mois devant l’OMC et qui s’est donné la mort à Cancun.

L’OMC tue et c’est pour cela que cette institution doit disparaître. Les différentes interventions ont mis en avant la nécessité de l’application de la souveraineté alimentaire, car c’est «le droit des populations, producteurs et consommateurs, de choisir la politique agricole et alimentaire qu’elles souhaitent, sans exporter à des prix inférieurs aux coûts de production (dumping)», comme l’a rappelé Valentina Hemmeler d’Uniterre.

L’accent a aussi été mis sur la nécessité d’une agriculture locale, familiale, favorisant les liens entre les fermiers-ères et les consommateurs-trices, ce qui permet des prix justes, une traçabilité totale et des revenus corrects. C’est la seule garantie d’avoir une agriculture écologiquement et socialement durable et l’unique manière de contrer le pouvoir des multinationales agroalimentaires.

Tant que l’OMC existera, les mobilisations et la lutte se poursuivront, c’est pour cela que nous nous retrouverons au mois de juillet, à Genève, pour une parade des pêcheurs du sud-est asiatique et une soirée aux Bains des Pâquis.

Marie-Eve TEJEDOR