Diktat des régisseurs: référendum lancé

Diktat des régisseurs: référendum lancé


La nouvelle majorité de droite du Grand Conseil genevois vient de faire adopter une modification de la loi cantonale sur les démolitions, transformations et rénovations de maisons d’habitations (LDTR) pour que les loyers autorisés après exécution de travaux dans un immeuble ou un appartement puissent dépasser la limite maximale actuelle de 3 250 Fr la pièce par an pour atteindre 3 800 Fr, voire davantage, et cela en bénéficiant de subventions de l’Etat!



Dans un communiqué de presse de la plume de son secrétaire général, le député libéral Mark Muller, la Chambre genevoise immobilière salue cette victoire (pour les propriétaires) et se réjouit ouvertement qu’elle permette d’augmenter les loyers et de relancer des opérations de démolition-reconstruction.



Dans le même communiqué triomphaliste, il s’en prend aux squatters en annonçant que ce premier «assouplissement» de la LDTR «facilitera, au plus grand profit de notre patrimoine immobilier, la rénovation d’immeubles très dégradés, notamment ceux qui ont été squattés» et de citer nommément une liste de cas …dont Rhino! Et en effet, si cette loi devait entrer en vigueur elle permettrait au nouveau propriétaire – au bénéfice d’une autorisation de construire signée le 17 avril par Laurent Moutinot chef du département des travaux publics genevois – de faire une affaire encore plus juteuse sur le dos de la mort escomptée d’une expérience alternative de 13 ans, d’une richesse remarquable.



Rappelons que la LDTR, issue de trois initiatives populaires, a été massivement approuvée par les électeurs/trices lors de quatre votations (la dernière fois en 1999), qu’elle a permis de brider les démolitions et transformations abusives d’immeubles …et qu’elle protège notamment les locataires en plafonnant les loyers après travaux comme on l’a vu ci-dessus.



Or, la modification législative actuelle est vue comme un premier pas seulement – et un test ! – par les députés représentant les propriétaires immobiliers au Grand Conseil, qui ont déposé une série de projets pour démanteler cette loi cruciale, selon la tactique du salami, notamment afin de rétablir la vente non contrôlée des appartements locatifs, ce qui relancera les congés-ventes de sinistre mémoire.



Un référendum cantonal contre cette loi vient d’être lancé par un comité ad hoc «Droits des locataires», que solidaritéS a décidé de d’appuyer, il a été soutenu d’emblée par l’Alliance de Gauche et le Mouvement Populaire des Familles (MPF)… La Fédération des Associations de Quartier et d’Habitant-e-s (FAQH) et l’ASLOCA, ainsi que d’autres forces devraient se déterminer dans le même sens ces jours.



Nos lecteurs/trices genevois-e-s peuvent commander des listes référendaires à solidaritéS.



Pierre VANEK