Résistance et solidarité avec les Libanais et les Palestiniens

Résistance et solidarité avec les Libanais et les Palestiniens

Ce 12 août à Genève, nous étions plus de 2000 dans la rue, comme dans de nombreuses autres villes du monde pour nous opposer à l’agression de l’Etat voyou israélien contre Liban et contre les Palestinien-ne-s. Ci-dessous le discours de Christophe Delmere du Collectif Urgence Palestine à la place Neuve en départ de manif, où on a encore entendu le conseiller national de solidaritéS Pierre Vanek, taper sur le clou de l’exigence de la rupture immédiate de la collaboration militaire helvétique avec Israël… A l’arrivée, devant le siège du Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, on a pu écouter en direct et successivement Michel Warschawski de Tel Aviv, de Beyrouth Nahala Chahal membre d’une mission d’observateurs civils internationaux et coordinatrice de la CCIPP et un député palestinien de Ramallah…

L’un des éléments du discours de l’Etat Israélien est de se présenter comme faisant partie de l’axe du bien contre celui du mal, d’être le rempart de la civilisation contre la barbarie terroriste, faisant ainsi écho au discours étasunien présentant ses actions comme étant en défense de valeurs occidentales de «démocratie et de liberté».

Ce discours est tenu par un pays qui réalise le tour de force d’occuper aujourd’hui militairement et de coloniser les territoires de trois nations les territoires occupés palestiniens, le Golan syrien, et aujourd’hui en plus des fermes de Cheeba une partie du Liban Sud, à la force de ses canons et au pris de multiples vie humaines la plupart civile.

Car de quel liberté s’agit-il?

  • La liberté de mener une guerre coloniale sanglante en Palestine, s’appropriant la terre et expulsant ses habitant-e-s.
  • La liberté d’écraser sous les bombes Gaza, une prison à ciel ouvert, d’édifier un nouvel Apartheid social et politique en construisant le Mur en Cisjordanie
  • La liberté de coloniser et d’annexer Jérusalem-Est
  • Le liberté de fouler au pied le droit international, violant systématiquement les conventions de Genève et bombardant les populations civiles à Gaza et au Liban, en empêchant l’arrivée des secours humanitaires et l’évacuation des malades et blessés. Hier à Jénine, aujourd’hui à Gaza et au Liban, autant de crimes de guerre restant impunis, dans le silence pesant ou même la complicité active d’une grande part de la communauté internationale.
  • Les libertés de maintenir emprisonnés hors de tout cadre légal des milliers de prisonniers femmes et enfants compris.

De quel sens de la démocratie s’agit-il?

  • De celui qui consiste en Palestine à arrêter et emprisonner des représentants élus dans le cadre d’élection reconnues comme exemplaire par l’ensemble des observateurs internationaux.
  • De celui qui consiste à kidnapper et emprisonner ou de tenter d’assassiner les membres du gouvernement issu de ces même élections?

Comme le démontre une nouvelle fois l’agression israélienne contre le Liban, ces mots de démocratie et liberté pour les Gouvernements israéliens et US n’ont d’intérêt que dans les phrases creuses qui leur servent à justifier une politique coloniale et agressive.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit quand nous parlons des bombardements sur Gaza et le Liban et de la tentative d’invasion actuellement en cours du Liban Sud contrecarrée par la résistance libanaise.

Il ne s’agit pas là de réactions «disproportionnées» en réponse à la capture de soldats israéliens par la résistance palestinienne et le Hezbollah mais d’agressions contre des peuples entiers, visant à punir et à servir d’exemple à tous ceux qui veulent contrecarrer le projet d’un «Nouveau Moyen Orient» sous hégémonie des USA et de leur allié israélien.

Si nous sommes rassemblés ici face à ces agressions militaires, face à ces crimes de guerre et justement au nom de ces valeurs de démocratie et de liberté mais aussi de paix et du justice. C’est pour revendiquer l’arrêt immédiat des bombardements et la levée du blocus ainsi que le retrait immédiat de l’armée israélienne du Liban et de la Palestine. C’est pour revendiquer le respect du droit international et des conventions de Genève.

C’est pour affirmer que la paix ne passera que par le droit des peuples à vivre en paix dans des Etats souverains, donc à déterminer librement leur destin dans le respect du droit international.

  • c’est pourquoi, s’agissant du Liban, l’Etat d’Israël doit se retirer de la zone des fermes de Chebaa, libérer les prisonniers qu’il détient et mettre un terme à ses violations répétées de la souveraineté libanaise.
  • c’est pourquoi, en Palestine, L’Etat d’Israël doit appliquer enfin les résolutions de l’ONU, détruire le mur qui annexe une partie de la Cisjordanie et Jérusalem, permettre l’établissement d’un Etat palestinien souverain sur l’intégralité des territoires occupés en 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale et libérer les prisonniers détenus au mépris des conventions de Genève.

Nous saluons la condamnation d’Israël par le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies mais comme l’avis de la Cour international de justice contre le Mur et les résolutions des Nations Unies, celui-ci ne doit pas rester lettre morte face aux refus d’Israël de s’y conformer!

Dépositaire des conventions de Genève le gouvernement Suisse a une responsabilité particulière, et après les premières déclarations de Madame Calmy Rey, il doit passer des paroles aux actes, c’est pourquoi nous exigeons du gouvernement helvétique:

  • De stopper la collaboration militaire entre la Suisse et Israël tant que l’occupation en Palestine et les agressions militaires au Liban n’auront pas cessé.
  • Des sanctions économiques, militaires, culturelles, universitaires contre l’Etat d’Israël tant que durera l’occupation en Palestine, ainsi que les agressions militaires en Palestine et au Liban.
  • D’œuvrer pour l’arrêt immédiat des bombardements et le retrait de l’armée israélienne de l’intégralité du territoire libanais et des territoires occupés palestiniens.
  • D’œuvrer à la mise en place d’une médiation internationale pour l’échange de prisonniers.
  • D’œuvrer à la mise en place d’une commission d’enquête sur le massacre des populations et l’utilisation d’armes interdites par Israël.
  • D’exiger du gouvernement israélien le respect des conventions de Genève et du droit international.

Les valeurs de liberté, de démocratie, de paix et de justice sont nôtre et ici nous réaffirmons que loin de nous pousser au côté de l’agression israélienne dans ce que certains voudrait faire passer pour une «guerre de civilisation» elles nous poussent au contraire aux côtés ceux qui se mobilisent contre la guerre et la colonisations en Israël et au côté des peuples en résistance palestiniens et libanais.

Christophe DELMERE