La politique suisse d’asile à la dérive, chasseaux «abus» et démantèlements des droits

La politique suisse d’asile à la dérive, chasse
aux «abus» et démantèlements des droits

Publié à la veille des récentes votations sur
l’asile et les étrangers, voici un livre qui fait le point
des dérives suisse de la politique d’asile, à
partir de réflexions partagées lors de
l’anniversaire des 20 ans de SOS-Asile Vaud en 2005.

Des migrant-e-s, des réfugié-e-s, et des personnes
victimes de «non-entrée en matière» (NEM)
témoignent. Ils et elles racontent leur parcours de vie
marqués là-bas par la guerre ou la torture, ici par la
privation de leurs droits les plus élémentaires.

D’autres textes évoquent les luttes menées
notamment en Suisse romande depuis 1985: les luttes de
solidarité ou les actes de désobéissance civile et
citoyenne pour soutenir les personnes dont les droits ont
été bafoués autant dans leur pays d’origine
qu’en Suisse, ainsi que les luttes contre les abus d’une
politique suisse d’asile fondée sur la seule dissuasion.
Il s’agit, en d’autres termes de luttes pour
défendre une vision radicale du principe
d’hospitalité, menées en commun avec des
migrant-e-s, des réfugié-e-s, des
«sans-Papiers», par des organisations et collectifs tels
que SOS-Asile Vaud, «En 4 ans on prend racine»,
Coordination Asile Vaud, le réseau «Carrefour NEM»,
Amnesty International, le réseau de solidarité de Suisse
orientale, etc.

A l’instar d’autres pays européens, la politique
suisse par rapport à l’asile et aux
étrangers-ères est entrée depuis de nombreuses
années dans un cycle marqué par un renforcement des
mesures de contrôle social, de répression, de dissuasion
et de restriction d’asile. Sous couvert de «chasse aux
abus», on en vient à promouvoir la violation de
conventions internationales et des droits humains. On peut affirmer
qu’en Suisse, la raison d’Etat se dresse désormais
contre le droit.

Mais surtout, il apparaît clairement que les
réfugié-e-s et les étrangers-ères ont
joué un rôle de laboratoire politique et social. On a
ainsi mis en place ce concept de «chasse aux abus» qui se
généralise aujourd’hui dans d’autres domaine
sociaux comme l’assurance-chômage, l’assurance
invalidité, l’aide sociale, etc. Il s’agit, à
travers ce livre, de dénoncer ce processus, véritable
«arme de destruction massive» des droits, avec
d’autant plus de vigueur qu’il est assumé par une
large partie de la gauche et des syndicats. On ne parle pourtant
d’abus que quand il s’agit de pauvres, mais jamais pour les
agissements des dominants!

Schmidlin Irène, Tafelmacher Chirstophe, Küng Hélène (éd.), La
politique suisse d’asile à la dérive, chasse aux
«abus» et démantèlements des droits
. Editions d’En Bas et SOS-Asile Vaud, Lausanne 2006.