«À Gauche Toute!» refuse le budget 2007 de Lausanne
«À Gauche Toute!» refuse le budget 2007 de Lausanne
En décembre 2003, le
législatif lausannois avait adopté des mesures
daustérité, proposées à
lépoque par lexécutif à
majorité rose-verte. Sur les 35 millions de francs de mesures
spéciales destinées à réduire le
déficit du budget 2004, 15 millions concernaient de nouvelles
recettes (adaptation de taxes et émoluments) et 13 millions des
mesures déconomie touchant le personnel. Le Syndicat des
services publics (SSP) de la commune de Lausanne ainsi que le groupe
POP & Gauche en mouvement au Conseil communal
sétaient alors opposés avec fermeté
à ces mesures, imposées unilatéralement par la
Municipalité. Le groupe des élu-e-s «A Gauche
toute! (AGT)» au Conseil communal sest opposé au
budget 2007, début décembre 2006, dès lors que la
Municipalité et la majorité de «gauche»
nont pas été daccord de revenir en
arrière sur les mesures dassainissement structurel,
prises sur le dos des employé-e-s de la commune.
Parmi les mesures combattues, la réduction du salaire
dengagement déploie tous ses effets aujourdhui.
Les personnes engagées dès le 1er janvier 2004
reçoivent deux classes salariales en moins et le salaire minimum
de chaque classe a été abaissé de trois
annuités. Par exemple, une secrétaire est engagée
en classe 21-12 au lieu de 19-12, soit avec un salaire mensuel de Fr.
4323.- au lieu de Fr. 4710.- (- Fr. 387.-) pour la secrétaire
engagée avant le 1er janvier 2004.
Réduction du salaire à lembauche
La Municipalité prétendait justifier cette mesure
structurelle et durable par le fait que les salaires
dengagement, en début de carrière notamment,
étaient plus élevés que dans le privé.
Autrement dit, la politique de réduction des coûts
salariaux, pratiquée par les employeurs depuis une quinzaine
dannées, est devenue la référence pour un
exécutif qui, par ailleurs, affirmait avoir la
«volonté clairement formulée dêtre un
employeur exemplaire, poursuivant une politique du personnel
respectueuse des acquis sociaux et préoccupée de la
qualité du cadre de travail.» (Politique du personnel de
la Municipalité de la Ville de Lausanne 1999)!
Conséquence de la mesure précitée, dans de
nombreux services, des employé-e-s de la commune,
exerçant la même fonction et ayant le même niveau de
formation et dexpérience que leurs collègues
engagés avant 2004, reçoivent un salaire inférieur
de plusieurs centaines de francs par mois. Doù une
situation dinégalité de traitement
particulièrement choquante, loin dassurer la
«qualité du cadre de travail» que la
Municipalité prétend pourtant vouloir favoriser.
Inégalité choquante de traitement
Certes, en bout de parcours, les récent-e-s engagé-e-s
finiront par atteindre un salaire identique à celui de leurs
collègues, puisque les plafonds des classes de traitement
nont pas été diminués. Encore faudra-t-il
quils/elles se voient accorder les promotions leur permettant de
passer dune classe à lautre, ce qui nest
pas acquis davance puisque ces promotions (changements de
classe) nont rien dautomatique.
Cette inégalité de traitement entre employé-e-s
dun même service, dun même bureau ou
dun même atelier doit être corrigée au plus
vite en accordant aux personnes engagées ces deux
dernières années les classes et annuités
manquantes. Il convient de rétablir la situation
prévalant avant 2004, en rétablissant
immédiatement les anciennes classifications. De même
labaissement du seuil de chaque classe de traitement par
lajout de trois annuités en dessous du minimum existant
en 2003 doit être supprimé. Ce qui implique le
rétablissement de lancienne échelle de traitement
dans laquelle le maximum et le minimum de chaque classe
nétaient séparés que par huit
échelons, contre onze aujourdhui.
Des finances communales tout à fait saines!
La situation économique de la Ville de Lausanne
sétant améliorée (avec un autofinancement
de plus de 100 millions) et les perspectives pour les toutes prochaines
années étant plutôt favorables, plus rien ne
saurait justifier que Municipalité continue de demander au
personnel daccepter des sacrifices sur sa
rémunération. Soulignons que, depuis 1980, en termes
réels, le poste «charges de personnel» a
augmenté au budget de 1,8%, alors même que le poste
«biens, services et marchandises» a progressé, quant
à lui, de 3,1%. Symptomatique de la politique des caisses vides,
la part des impôts aux revenus de fonctionnement a diminué
fortement, passant de 46,2% en 1980 à 31,2%. Les estimations
faites par lexécutif pour les rentrées fiscales
2007 sont extrêmement prudentes. Ainsi, par exemple, la hausse
prévue des revenus des impôts fonciers est estimée
à 3,4%, alors même que la bulle immobilière
amène une augmentation de prix des immeubles de lordre de
20 à 30% depuis deux ans.
Pétition du personnel et opposition au budget 2007 dAGT
Fin octobre, toutes les organisations du personnel1 de la
Ville de Lausanne se sont unies pour mobiliser le personnel autour de
la récolte de signatures pour une pétition
adressée au Conseil communal demandant:
- la suppression de la mesure déconomie consistant
à diminuer de deux classes et de trois annuités la
collocation des nouvelles et nouveaux employé-e-s de la Ville de
Lausanne depuis le 1er janvier 2004; - la modification du Règlement du personnel de
ladministration communale (RPAC) dès le 1er janvier 2007
afin que les futur-e-s employé-e-s de ladministration
soient engagé-e-s selon la même collocation que leurs
collègues engagé-e-s avant le 1er janvier 2004; - le reclassement des collègues engagé-e-s entre le
1er janvier 2004 et le 31 décembre 2006 selon le même
principe.
Cette pétition, lancée début novembre, a permis de
récolter, en moins dun mois, plus de 1200 signatures
demployée-e-s de la Ville de Lausanne (sur environ 4000).
Elle a été remise au Conseil communal le 4
décembre 2006. Les conseiller-ères communaux dAGT
ont tenté dobtenir, par un amendement au budget 2007, la
suppression des deux nouvelle classes inférieures de traitement.
Ils-elles nont pas été soutenus par les
socialistes et les Verts qui ont ainsi perennisé une politique
déconomies structurelles au détriment du
personnel. AGT a dès lors refusé, de manière
conséquente, le budget présenté par
lexécutif communal.
1 Cette pétition est lancée
conjointement par le SSP section Lausanne, SUD section Lausanne,
lUPSI (Union du personnel des services industriels) et
lUEACL (Union des employé-e-s de ladministration
communale lausannoise).