Hôpitaux neuchâtelois Le Conseil d’Etat persiste

Hôpitaux neuchâtelois Le Conseil d’Etat persiste

A la suite
desmobilisations pour la défense des hôpitauxdans le canton, le Conseil
d’Etat s’est prononcé solennellementpar une conférence de presse
accompagnée d’une publication payante de plus d’une demi-page dans les
deux quotidiens du canton, retenant
pour l’essentiel le plan
d’économies préparé par la direction de l’entreprise «Hôpital
Neuchâtelois»: 28 millions de réductions qui se traduisent d’un côté
par des baisses de salaires (le personnel a déjà pu le constater!) et
des licenciements (une centaine de postes doivent disparaître), mais
aussi par des réductions de l’offre des soins aux malades.

• Face aux mobilisations de la population, le Conseil d’Etat se montre prudent et y met les formes:

•
dans l’immédiat, la maternité du Val-de-Travers est maintenue (belle
victoire pour la population qui était descendue en nombre dans la rue),
mais le Conseiller d’Etat Debély prévient: «ce n’est peut-être qu’un
sursis»;

• la fermeture des polycliniques du Locle, de la
Béroche et de Landeyeux est suspendue, mais leur avenir est conditionné
à leur autofinancement! En clair,c’est une fermeture annoncée, car un
hôpital est un service à la population qui, s’il n’est pas pris en
charge par la collectivité, ne pourra jamais être financé par ses
usagers-ères;

• pour l’hôpital de la Chaux-de- Fonds, la
décision de fermeture de la pédiatrie hospitalière est maintenue, mais
le Conseil d’Etat se veut rassurant: la pédiatrie ambulatoire est
maintenue, quant aux cas plus graves, qui exigent une hospitalisation,
ils seraient mieux pris en charge dans un centre plus important comme
le sera Pourtalès à Neuchâtel. En clair, la politique de santé telle
qu’elle a été définie par le comité directeur de l’Hôpital Neuchâtelois
(HNE) n’est pas remise en cause par le Conseil d’Etat. Les
mobilisations n’auront pas suffi à contrer la logique d’entreprise qui
est centre des décisions de l’Hôpital Neuchâtelois. Suffiront-elles à
accélérer la construction d’un transport rapide entre les 3 villes du
canton que le Conseil d’Etat met en avant comme une solution d’avenir?
C’est tout sauf évident. Mais une chose est sûre: ces prochains mois,
la présence d’un hôpital, de centres de formation et d’éducation,
d’infrastructures culturelles et sociales resteront l’objet de luttes
et de polémiques, et si on ne veut pas que «le Haut» se transforme en
«banlieue» d’une agglomération dont le centre serait le «Bas», la
mobilisation de la population sera plus que jamais nécessaire.

Marianne Ebel