Stop au G8 – pour une action syndicale à l’échelle mondiale !

Stop au G8 – pour une action syndicale à l’échelle mondiale !



En juin 2007, le G8 se réunit
en Allemagne à Heiligendamm, près de Rostock, nous
publions ci-dessous un appel international lancé par des
syndicalistes allemands qui se mobilisent pour y participer et qui
posent les enjeux d’une action commune des travailleurs et leur
organisation à l’échelle internationale. A relayer
en Suisse…

En tant que syndicalistes de nombreux pays nous participons à la
mobilisation d’opposition contre le sommet du G8 en 2007 à
Heiligendamm. Mieux que nulle autre institution internationale ces
sommets annuels symbolisent la dominance mondiale
néolibérale.

Ces sommets économiques planétaires servent à la
coordination et à la répartition du pouvoir. Ils
contribuent ainsi à la stabilisation de l’ordre
économique mondial avec toutes ses conséquences de plus
en plus désastreuses pour la majorité des gens. Dans ce
contexte, une élite minoritaire s’approprie les richesses
que des millions de gens produisent.

Nous appuyons les protestations contre les stratégies
impériales de dominance et les guerres, contre une exploitation
prédatrice de la nature et le changement climatique de plus en
plus menaçants. Contrairement à ses promesses le
capitalisme mondialisé pousse l’humanité vers une
crise qui menace son existence. Sans paix et sans réponse
à la catastrophe climatique menaçante tout sera
réduit à néant.

La mondialisation des marchés du capital et du travail a mis les
travailleurs-euses en concurrence les uns contre les autres à
l’échelle mondiale. Sans scrupules, les salarié-e-s
de différents pays, branches ou sites sont opposés les
uns aux autres – dans une course au dumping en matière
d’emplois, de conditions du travail, de salaires et de
dignité humaine. En tant que syndicalistes nous demandons donc:

  • Le noyau essentiel des normes en matière de conditions de
    travail relève des droits humains et elles doivent être
    imposées en tant que standards minimaux. Dans ce domaine doivent
    être inscrits le droit à la construction de syndicats et
    à la conduite de négociations collectives,
    l’élimination du travail des enfants et du travail
    forcé et l’interdiction générale des
    discriminations dans l’activité professionnelle. Les
    infractions doivent être rendues publiques et lourdement
    sanctionnées.
  • Durée du travail maximal:
    La redistribution du travail est le remède décisif contre
    un chômage de 200 millions de chômeurs et 1,4 milliards de
    working poor à travers le monde. Les gains de
    productivité doivent servir au progrès social grâce
    aux réductions du temps de travail: la semaine de 30 heures est
    l’objectif, la semaine de 40 heures doit devenir durée
    maximale du travail sur le plan mondial.
  • Le principe d’un salaire minimum
    qui existe déjà dans quelques pays, même si
    c’est de manière insatisfaisante aujourd’hui, doit
    devenir une règle minimale mondiale. A hauteur de 60% du salaire
    moyen national respectif ce minimum doit être imposé
    à l’échelle globale.
  • Des systèmes de sécurité sociale et de prévoyance
    doivent être construits ou protégés contre la
    privatisation et le tout-au-marché. La santé,
    l’éducation, la sécurité publique et les
    bases naturelles de la vie ne doivent pas être soumis à la
    marchandisation.
  • Des droits de protection et de participation au niveau des entreprises
    doivent être réglés par la loi pour garantir aux
    travailleurs-euses une protection élémentaire contre
    l’arbitraire patronal.

Le rapport des forces entre le capital et le travail s’est
drastiquement dégradé en faveur du capital dans le cadre
de la mondialisation. Les marchés financiers globaux et les
entreprises transnationales agissant par-dessus les frontières
disposent dans cette situation d’un potentiel gigantesque de
pression et de chantage contre les Etats nationaux (en matière
notamment de dumping fiscal et environnemental et de
dérégulation du marché du travail) et contre les
syndicats agissant dans des cadres étatiques nationaux.

Il faut sortir de cette défensive historique en marquant de
près le capital, en surmontant les barrières
linguistiques et la méconnaissance mutuelle qui nous divisent,
en reconnaissant nos intérêts communs, en travaillant
par-dessus les frontières à tous les niveaux syndicaux et
en nous rassemblant pour protester et résister, comme lors de la
manifestation contre la directive Bolkestein, des grèves
internationales des dockers et des marins et comme maintenant en juin
2007 contre le sommet économique mondial à Heiligendamm.

Nous savons que nous nous trouvons seulement au début de ce
chemin. Mais nous savons aussi que c’est seulement en surmontant
la concurrence entre-nous et avec des syndicats capables d’agir
à l’échelle globale que nous pourrons contrer
efficacement le Capital agissant de manière globalisée.

Signataires
Detlef Baade, conseiller d’entreprise/Représentation
Schweb/K-Sbv, Hamburg – Hagen Battran, président de
district du GEW, Freiburg – Gerd Buddin, vice président du
syndicat de ver.di, district de Berlin – Patrick von Brandt,
secrétaire régional de jeunesse de ver.di de la
région Niedersachsen-Bremen – Jeanine Geißler,
chargée d’éducation de la jeunesse de ver.di,
Hannover – Werner Dreibus, représentant de l’IG
Metall, Offenbach – Roland Hamm, premier représentant IG
Metall, Aalen – Ralf Krämer, secrétaire de ver.di,
Berlin – Walter Mayer, secrétaire syndical d’IG
Metall en pension, Berlin – Bernd Riexinger, gérant
exécutif de district de ver.di, Stuttgart – Werner
Sauerborn, secrétaire de ver.di, Stuttgart – Heidi Scharf,
premier représentante d’IG Metall, Schwäbisch-Hall
– Michael Schlecht, secrétaire de ver.di, Berlin –
Berno Schuckart, représentation des membres, ver.di Hamburg
– Sibylle Stamm, présidente de région de ver.di,
Baden-Württemberg – Roland Tremper, gérant
exécutif de district de ver.di, Berlin, et beaucoup
d’autres…

Contacts
Dirk Spöri, spoeri@gmx.net
Werner Sauerborn, werner.sauerborn@t-online.de