Privatisations rampantes des services publics: 3xNON!
Privatisations rampantes des services publics: 3xNON!
Le 17 juin, les Genevois-es voteront sur les «transferts
dactifs» de lAéroport (AIG) et des TPG, que
nous avons combattus par référendum et sur une loi
constitutionnelle supprimant linterdiction de privatiser
lUsine dincinération des Cheneviers et la Station
dépuration des eaux dAïre dépendant
des SIG. Quant aux Hôpitaux publics, un projet de loi a
été déposé au Grand Conseil pour engager
leur privatisation. Les Autorités cantonales veulent ouvrir ces
services publics aux capitaux privés et brader leurs
infrastructures, financées par les impôts.
AIG: un cadeau indécent!
La loi concernant lAéroport a pour but de céder
gratuitement la totalité des bâtiments et installations
à lentreprise «AIG» qui en assure
lexploitation, alors que ces constructions,
propriétés de lEtat, ont coûté plus
dun milliard aux contribuables.
Jamais une loi cantonale na prévu de donner gratuitement
à qui que ce soit un milliard de biens immobiliers sans que la
loi nindique expressément le montant en cause. Cela viole
grossièrement la loi sur la gestion administrative et
financière de lEtat, qui fixe les règles
comptables de celui-ci. Elle interdit le transfert dactifs,
notamment dimmeubles, à leur valeur comptable,
cest à dire après amortissements. Ces biens
doivent être vendus à leur valeur vénale. A
défaut, il sagit dune subvention occulte que
lEtat na pas le droit de pratiquer.
Le Conseil dEtat fait valoir que lexploitant de
lAéroport doit un montant de 154 millions à
lEtat, qui a financé certains bâtiments construits
avant 1999. Mais le Conseil dEtat nindique pas
quil rembourse cette dette à concurrence de 17 millions
par année.
La loi soumise au vote prévoit que lexploitant de
lAéroport reprend immédiatement la dette de 154
millions et la rembourse lui-même, ce qui paraît
intéressant pour lEtat. Mais le Conseil dEtat se
garde dindiquer que lexploitant diminuera de
moitié la part de bénéfice de 35 millions par an
versés à lEtat. Lautre moitié de
17,5 millions sera retenu par lAéroport pour rembourser
directement la dette de 154 millions. Il ny a donc aucune
économie pour lEtat et le Conseiller dEtat Hiler a
dû admettre dans la Tribune de Genève du 27 janvier, que
le transfert de la dette à lAéroport est une
opération blanche qui ne diminuera pas le déficit du
budget de lEtat!
Les TPG vont être plombés…
Quant aux Transports publics genevois, la loi adoptée impose
dimportantes charges financières que ce service public ne
peut pas supporter. Lopération va «plomber»
les comptes des TPG. Elle sinscrit dans le droit fil de la
privatisation rampante des TPG, qui a été refusée
par le peuple récemment!
Cette loi oblige les TPG à acheter, pour près de 70
millions, les bâtiments des deux dépôts de trams et
de bus situés au Bachet-de-Pesay et à la Jonction.
Jusquà présent, ces bâtiments,
financés par lEtat, ont été mis
gratuitement à disposition des TPG y compris les gros travaux
dentretien, comme pour tous les bâtiments des services
publics (Hôpitaux, Université, écoles).
Les TPG devront donc emprunter 70 millions, alors quils
nont pas les moyens de supporter cette charge. LEtat
oblige ainsi ce service public à recourir à des emprunts
onéreux quil devra rembourser progressivement, tout en
payant les intérêts qui seront facturés aux TPG.
Avec comme conséquences prévisibles, des baisses des
salaires, une dégradation significative des prestations et/ou
une forte augmentation du prix des billets….
Quant au 3ème dépôt à construire en raison
de lextension du réseau tramway et du parc des
véhicules, son coût, denviron 100 millions, sera
à 100% à charge des TPG, aggravant encore leur situation.
Un PS mi-lard, mi-cochon….
Face à laboutissement des référendums du
SSP et du SEV, co-lancés et soutenus par AGT, et au soutien
à ceux-ci par lensemble des syndicats du canton à
travers la CGAS, le PS sest distancé de la position de
ses élu-e-s et a décidé de renoncer à
soutenir les trois lois en cause lors de son AG du 29 mars 2007. Il
prend ainsi très timidement ses distances avec ses Conseillers
dEtat, puisquil nose même pas appeler
à voter NON. Les Verts, plus soucieux de se poser en parti
gouvernemental «responsable» – cest-à-dire du
centre (droit !) que décologie, appellent
toujours au OUI à lunisson avec toutes les forces de
droite et dextrême-droite du canton…