Catastrophe sanitaire à Tchernobyl L’OMS coupable de non-assistance à populations en danger
Catastrophe sanitaire à Tchernobyl LOMS coupable de non-assistance à populations en danger
Depuis le 26 avril 2007, jour
anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, a débuté
devant le siège de lOrganisation Mondiale de la
Santé (OMS) à Genève, une action de
«présence permanente» sous forme dun piquet,
tous les jours et toute la journée, et ce pour une durée
indéterminée. Cette action vise à obtenir que
cette agence de lONU recouvre sa liberté daction
dans le domaine du nucléaire.
Cette action est co-organisée notamment par lassociation
antinucléaire genevoise ContrAtom et le Réseau
français «Sortir du Nucléaire» et
appuyée par de très nombreuses associations et ONG de par
le monde, comme par exemple le «Peoples Health
Movement» pour nen citer quune que nos
lecteurs-trices connaissent… On trouvera de nombreuses informations
sur cette problématique et sur cette campagne sur le site
Internet www.independentwho.info comme aussi sur www.contratom.ch. On peut y retrouver et signer la pétition internationale sur cette question.
Lobjet de cette campagne, engagée depuis des
années sous des formes diverses mais qui monte en puissance
aujourdhui, est une demande damendement de lAccord
du 28 mai 1959 entre lOrganisation Mondiale de la Santé
(OMS) et lAgence Internationale pour lEnergie Atomique
(AIEA).
Pour une OMS indépendante
Par cet accord, littéralement contre nature, lOMS a en
effet accepté à lépoque dabdiquer
son autorité en matière de santé des populations
au profit de lAIEA, dont lobjectif statutaire est de
promouvoir lindustrie nucléaire. Et, de fait, les
conséquences sanitaires de laccident nucléaire de
Tchernobyl ont été ainsi
délibérément occultées.
LAIEA, qui na pas de fonction médicale, doit
évidemment perdre les prérogatives quelle exerce
depuis 47 ans sur la santé des populations dans le domaine de la
radioprotection.
LOMS doit recouvrer, dans le domaine des recherches et des
publications en la matière, son entière
indépendance par rapport à lAIEA pour assurer la
protection des populations, qui subissent la contamination
nucléaire.
Cette campagne demande donc que soit inscrite à lordre du
jour de lAssemblée Mondiale de la Santé une
révision de lAccord en question afin que lOMS
retrouve son indépendance et son autorité
vis-à-vis de lAIEA et quelle puisse
témoigner clairement sur les conséquences sanitaires
à court et long terme de la catastrophe de Tchernobyl.
Elle demande quune véritable information sur les
conséquences passées, présentes et à venir
de laccident de Tchernobyl sorte au grand jour, et quune
aide efficace et à long terme soit mise en place pour toutes les
victimes des radiations ionisantes à faibles doses, cause
principale de la catastrophe sanitaire de Tchernobyl.
Dans un contexte ou la fuite en avant atomique, sous forme de relance
dune nouvelle vague de construction de réacteurs
nucléaires est mise à lordre du jour par le lobby
atomique, en Suisse également, cette exigence
élémentaire est dune actualité
brûlante.
Manif surprise devant lassemblée de lOMS
Le 14 mai, des militant-e-s sont intervenus à Genève pour
enfoncer ce clou. Nous laissons la parole à Anne-Cécile
Reimann, présidente de ContrAtom qui, naturellement, en
était:
«Depuis que nous nous sommes
attaqués au problème OMS-AIEA en 2001 déjà
(date de nos premières manifs), nous navions encore
jamais réussi à capter directement lattention des
délégué-e-s à lAssemblée
mondiale de la santé qui se tient chaque année au mois de
mai. Ou la police faisait barrage, ou nous nétions pas au
bon endroit (devant lOMS alors que les assemblées se
tiennent à lONU!)
Cette fois-ci: Bingo! Munis des
panneaux ad hoc, disposés en haie de chaque côté de
lentrée bis du Palais des Nations, en face de la
Croix-Rouge, nous avons vu défiler et surtout nous avons
été vus, pendant 30 minutes, par tout le gratin des
délégué-e-s, assis dans des taxis, voitures
diplomatiques, estafettes, etc. venus du monde entier participer
à la soixantième édition de
lAssemblée Mondiale de la santé!
Nous étions persuadé
quon viendrait nous déloger dans les minutes qui
suivraient loccupation des lieux, eh bien: pas un flic à
lhorizon pendant tout le temps de notre action qui aurait pu
durer toute la matinée si nous lavions voulu! Nous avons
même bénéficié de la présence de la
TSR qui a tout filmé, mais que croyez-vous quil arriva,
le soir venu: Rien sur la manif au téléjournal!
Critiquer une organisation
internationale comme lOMS à Genève? Vous ny
pensez pas! Wladimir Tchertkoff nous avait dailleurs
raconté que son film sur le sujet «Controverses
nucléaires» qui a été diffusé sans
problème sur la chaîne de la TV Suisse italienne et sur
ARTE, navait jamais pu être programmé sur la TSR!
Si les téléspectateurs-trices romands nont
malheureusement rien vu de notre action, les
délégué-e-s, eux, nous ont bel et bien vus,
plutôt deux fois quune, et ils nauront pas
manqué de se poser des questions! Donc pour lannée
prochaine, on remettra ça!
Je vous rappelle à ce propos
que la permanence à proximité de lOMS est
effective et quil y a chaque jouir ouvrable une à deux
personnes de faction de 7h30 à 18h. au niveau du giratoire vers
lentrée du bâtiment de lOMS. Chaque semaine
léquipe est renouvelée… il faut aller de temps
à autre les encourager!»
Pierre Vanek
Pour soutenir laction de présence permanente devant lOMS, vous pouvez
- Vous porter volontaire pour y participer directement, que ce soit
pour une demi-journée, une journée, une semaine… - Si vous habitez Genève, vous proposer pour
héberger, normalement pendant une semaine, un, une, des
participant-e(s) à cette action, qui souvent viennent de loin.
Pour vous renseigner et proposer votre aide, la personne de contact est
Yann Forget, joignable au 079 489 66 01 ou par mail à
ladresse: yann@forget-me.net