Urgence Palestine - version Neuchâtel

Urgence Palestine – version Neuchâtel


L’ONU n’est pas la réponse miracle à tous les problèmes de l’humanité. Notamment pas quand ses résolutions contrarient quelque peu nos patrons que sont les U.S.A. Si ceux-ci disent qu’il n’est pas question d’envoyer en Palestine des forces d’interpositions onusiennes ni même une commission d’enquête dont les conclusions pourraient démontrer que les terroristes ne sont pas seulement là ou le discours officiel le prétend. Alors le monde entier ferme sa gueule. La majorité silencieuse peut reprendre ses petites activités lucratives en toute quiétude. Elle a aboyé une (petite) fois. Le maître a dit «couché». Ok, retour au dodo ou au bussiness.


Heureusement, il est des gens qui n’admettent pas qu’on leur disent couche toi. Le collectif urgence Palestine existe déjà sur Vaud et Genève. Les socia-listes Neuchâtelois, nous ont conviés à un exposé de la situation en Palestine. Le conférencier étant Israélien d’origine et professeur à l’Université de Genève, ceci a amené certaines ONG telle que Médecin du Monde à décliner l’invitation tant il s’attendait à un discours convenu et aux conclusions neutralistes dans la plus pure tradition suisse. Or Médecin du monde se sent une vocation à soigner et aider les plus faibles en l’occurrence les Palestiniens.


Mais voila que Urs Shlonsky n’est pas un bon Israélien et surtout pas un sioniste. Bref, nous avons vu, constaté qu’il y a une population agressée et un agresseur. Une population terrorisée par une armée très puissante. Une population dont certains membres fous de dieu mais aussi désespérés répondent par des attentats terroristes en guise de résistance. Pour ma part, je considère que les Palestiniens ont le droit de résister. Ils ont même ce droit en considérant le droit international. Je désavoue les méthodes terroristes qui visent les populations civiles car elles ne s’attaquent pas aux bonnes cibles et elles sont totalement contre productives. De plus ces méthodes sapent l’action des groupes pacifistes qui agissent de part et d’autre et souvent ensemble.


Il faut aussi rappeler qu’en aucun cas, le fait d’affirmer haut et fort qu’Israël pratique une politique coloniale classique vis-à-vis des Palestiniens, ne doit être considéré comme de l’antisémitisme. Cette induction abusive ne peut être que le fruit d’une incapacité à raisonner rationnellement, ou d’une volonté délibérée de discréditer par des méthodes démagogiques toute personne qui émet une critique à l’égard d’Israël. C’est d’ailleurs la tactique utilisée par la communication officielle de ce pays. Pour cette communication toute critique d’Israël est de l’antisémitisme. Adressé à l’occident chrétien non encore remis de sa coupable attitude dans la shoah pour l’avoir mise en oeuvre, couverte ou laissé faire, ce message passe très bien. L’objection selon laquelle ses peuples opprimés ne sont pas constitués que d’enfants de choeur est hors de propos et de surcroît totalement scandaleuse.


Il faudra encore lutter pour qu’un collectif d’urgence Palestine voit le jour à Neuchâtel. Mais dans l’immédiat n’oublions pas de boycotter tous les produits Israéliens. N’oublions pas d’exiger le respect de toutes les résolutions de l’ONU. Ce n’est pas parce qu’elles sont aujourd’hui rejetées d’un revers de la main par les U.S.A. que ceux-ci ne céderont jamais à la pression internationale. N’oublions pas d’exiger de nos autorités l’arrêt de toutes transactions commerciales avec ce pays tant que son comportement n’est pas au moins acceptable.


Jacques Silberstein