Hôpitaux Universitaires de Genève: mobilisation des aides-soignant·e·s contre les horaires coupés
Hôpitaux Universitaires de Genève: mobilisation des
aides-soignant·e·s contre les horaires coupés
Supprimés pour les infirmiers·ères depuis les
années 70, les horaires à coupure subsistent pour les
aides-soignant·e·s dans quatre départements
médicaux de lhôpital. Il est pourtant
avéré que ces horaires sont préjudiciables
à la santé et à lorganisation du temps
entre vie professionnelle et vie privée et familiale dans un
secteur quasi exclusivement féminin.
Mais cela importe peu pour la direction des HUG, au
regard du cadre technocratique imposé par
lopération Victoria : économies, diminution
des effectifs et augmentation des rythmes de travail. Dans ce contexte,
les seules variables dajustement restent le personnel et
lorganisation du travail.
Le manque deffectifs, les
réorganisations en cours, laugmentation de
lactivité et le développement des horaires
à coupures en chirurgie (7 h à 12 h, puis
grande coupure et reprise du travail de 18 h à
21 h) ont alerté les syndicats sur le risque de voir
revenir et sétendre ce type dhoraires. Le SIT et
le SSP ont informé le personnel de ce risque de
flexibilité accrue et lancé une pétition pour la
suppression de tous les horaires à coupure et pour le respect
des horaires continus de 8 heures pour toutes et tous.
La pétition, munie de plus de 1900
signatures, soit la moitié du personnel soignant, a
été remise à la direction des HUG le 5 juin. La
réponse a été cependant largement
insatisfaisante : les HUG sengagent à supprimer
les horaires à coupure dans un délai de 5 ans à
travers lengagement de collaborateurs·trices à
temps partiel, dont lhoraire de travail ne serait plus à
effectuer par journées de 8 heures, mais au prorata du taux
dactivité. Ceci signifie quun membre du personnel
à 50 % travaillera 4 heures par jour sur 5 jours au lieu
de journées de 8 heures suivies de congés comme
aujourdhui.
La direction des hôpitaux prétend
résoudre le problème des coupures mais en crée un
autre par le non respect de lhoraire continu de 8 heures. Le
personnel a pour cela estimé que la réponse de la
direction, de surcroît non chiffrée et de ce fait peu
crédible, nétait pas acceptable. Après un
premier rassemblement devant lhôpital, le 5 novembre de
12 h 15 à 12 h 45, les syndicats
demandent que des négociations sérieuses souvrent
et appellent à un second rassemblement, le 19 novembre à
la même heure.
Cette mobilisation est importante, car elle survient
après une longue période pendant laquelle le personnel a
durement subi le plan Victoria sans résistance significative. Il
faut espérer que la réaction des aides-soignant-e-s
préfigure de nouvelles mobilisations dans la fonction publique,
car le personnel de nombreux services souffre toujours plus des plans
déconomie.
Albert Nahory