Le Conseil d'État essaie de mettre au pas Rémy Pagani et la ville

Le 22 décembre dernier, le Conseil d’Etat, du haut de toute son autorité, a adressé un avertissement à l’encontre de notre camarade Rémy Pagani, pour avoir manqué « à son serment » d’allégeance aux autorités cantonales. Par cette sanction, le Conseil d’Etat adresse un message aux communes et à toutes velléités de résistance face aux politiques cantonales.

Le 12 décembre 2012, alors que le Grand Conseil avait voté une loi expulsant Pagani du Conseil d’administration des TPG, où il siégeait en tant que représentant de la Ville, celui-ci a manifesté son désaccord publiquement et s’est présenté à une séance dudit Conseil. A la suite de cela, le Conseil d’Etat a lancé une procédure disciplinaire contre notre magistrat, cherchant à le museler politiquement. Bien que le Grand Conseil soit revenu sur la loi qui a permis l’expulsion de notre camarade, acceptant de facto le caractère inique et discriminatoire de celle-ci, le Conseil d’Etat a poursuivi la procédure disciplinaire et a adressé un avertissement à Rémy Pagani. Alors que la procédure aurait dû être classée sans suite, le Conseil d’Etat s’entête à poursuivre le magistrat d’EàG qui n’a fait que défendre à raison la position de la Ville au sein du Conseil d’administration des TPG. 

Par cet avertissement, le gouvernement tente de sanctionner devant l’opinion publique une attitude courageuse qui a porté ses fruits, puisque le Grand Conseil a constaté l’arbitraire de la loi votée et a rétabli les droits des ha­bi­tant·e·s de la Ville de Genève à faire valoir le rôle de la Ville dans le système des transports publics. De plus, cette sanction doit être comprise comme une tentative de mise au pas des exécutifs communaux. En effet, alors que le Conseil d’Etat propose son projet de loi sur une nouvelle répartition des tâches entre communes et Canton, qui vise à centraliser le pouvoir et les compétences dans les mains du Canton, cet avertissement est une nouvelle manière de faire taire les voix opposantes. En s’arrogeant le droit de sanctionner politiquement des magistrats, le Conseil d’Etat outrepasse ses prérogatives et cherche simplement à renforcer sa position.

Lorsqu’un gouvernement mène une politique des caisses vides et n’a guère d’objectif politique autre que d’aligner des coupes antisociales, d’expédier les affaires courantes et, au passage, d’administrer des punitions, notamment au corps électoral en réclamant le licenciement d’employés des TPG ou aux élu·e·s qui font légitimement valoir leurs droits, on peut s’interroger sur ses capacités à défendre l’intérêt de la collectivité. Le rôle que les municipalités doivent jouer est d’autant plus fort qu’il peut s’inscrire comme lieu de résistance face aux politiques ultra-libérales et autoritaires du gouvernement cantonal.

Rémy Pagani fera recours contre cette mesure disciplinaire inique et contraire au droit, et il pourra compter sur notre appui politique. 

 

Pablo Cruchon