Le poisson d'avril (avarié) du Conseil d'État

Dans la rubrique des mesures anti-sociales, le Conseil d’Etat persiste et signe (avec une persévérance digne d’une meilleure cause). Cette fois-ci, il s’en prend aux personnes – généralement âgées – bénéficiant, pour l’aide au ménage, des services de NOMAD (Neuchâtel organise le maintien à domicile).

Jusqu’ici, les subventions cantonales permettaient de facturer un tarif horaire de 10 fr. à 35 fr. de l’heure (en fonction du revenu et de la fortune). Le gouvernement neuchâtelois a décidé d’imposer aux « clients » de NOMAD (700 personnes sont concernées) un tarif unique de 35 francs de l’heure, à partir du 1er avril 2015. Si cette augmentation pose problème, ces derniers pourront s’adresser à l’organisation Pro Senectute – selon la méthode néo-libérale consistant, pour l’Etat, à se libérer de ses obligations sociales pour les transférer à des organisations caritatives.

Le gouvernement neuchâtelois – dans ses compositions successives – s’inspire visiblement de l’humour grinçant d’Alphonse Allais (1854–1905) : «Il faut prendre l’argent là où il se trouve, c’est-à-dire chez les pauvres. Bon, d’accord, ils n’ont pas beaucoup d’argent, mais il y a beaucoup de pauvres» (cf. les statistiques de la précarité dans le canton). 

 

Hans-Peter Renk