Vers un nouvel automne de grèves dans le secteur de la construction

Suite à la manifestation nationale du 27 juin dernier qui avait réuni plusieurs milliers de maçons venus protéger leur retraite anticipée à 60 ans, et réclamer la création d’un fonds intempérie, les mobilisations se poursuivent cet automne dans le secteur de la construction. Plusieurs actions de mobilisation sont prévues en Suisse romande, dont une grève générale des maçons le 11 novembre prochain à Genève.

L’an dernier, les négociations salariales s’étaient soldées sur un score nul pour les quelques 80 000 maçons actifs en Suisse, la Société Suisse des Entrepreneurs (SSE) ayant décidé de claquer la porte à toute augmentation de salaire. Renouvelée tous les quatre ans, la Convention nationale du Gros œuvre subit depuis le début de l’année le même sort, face au refus de la SSE d’entrer en négociation sur les revendications portées par les organisations syndicales.

 

 

Contre la baisses des rentes, pour la protection contre les intempéries

 

Bottant en touche, la SSE affirmait jusqu’à présent vouloir se contenter d’une prolongation d’un an de l’actuelle convention. Le 30 septembre dernier, la Fédération patronale s’est enfin déclarée prête à entrer en discussion au terme de son assemblée des délégués. A trois mois de l’échéance conventionnelle, la situation reste cependant critique. La Fondation FAR qui finance la retraite anticipée dans la maçonnerie aura en effet à faire face ces prochaines années à une hausse temporaire de ses ayants-droits, génération du baby-boom oblige.

En l’absence d’une hausse des cotisations paritaires réclamées par les syndicats, la FAR pourrait se retrouver dans une situation de découvert déjà l’année prochaine, avec des pertes sèches sur les retraites des maçons estimées entre 600 et 1000 francs par mois selon le montant des rentes. De l’autre côté, la protection contre les intempéries reste insuffisante, rendant nécessaire la création d’un fonds garantissant la couverture des salaires.

Devant assumer le paiement du salaire pendant deux jours de carence, les entreprises tardent en effet à prendre les mesures lorsque les conditions climatiques rendent la poursuite du travail dangereuse. Conséquence de cette absence de protection, un maçon sur cinq est victime chaque année d’un accident-professionnel.

 

 

Une mobilisation qui nous concerne toutes et tous

 

Secteur disposant du taux d’organisation syndicale le plus élevé en Suisse, la construction n’a cependant pas dit son dernier mot. Pilier du mouvement ouvrier actuel, la Convention nationale du Gros œuvre nécessite d’être soutenue par toutes et tous. Le 1er octobre dernier, les maçons neuchâtelois étaient ainsi 200 à la Chaux-de-Fonds à voter la grève, tandis que leurs collègues du Jura annoncent la tenue d’actions de protestation ces prochains mois.

Genève prépare également une journée de grève en intersyndicale pour le 11 novembre prochain qui devrait être un moment phare de la mobilisation, la dernière édition lors de l’automne 2011 ayant rassemblée 4000 maçons sur le pont du Mont-Blanc.

Audrey Schmid