Deux référendums municipaux

Deux référendums municipaux : Signer contre les coupes... et la mauvaise foi!

La majorité de droite du Municipal de la Ville de Genève incluant le MCG a voté un budget amputé de 9 millions au prétexte notamment de l’importance de la dette. Ces coupes visent en particulier la culture et le social. Examinons les comptes et le bilan de la Ville de Genève pour voir si le catastrophisme affiché par la droite se justifie.

De 2004 à 2014, les comptes de la Ville ont présenté des exercices bénéficiaires pour un total de plus de 667 millions. Sur la même période, la fortune de la Ville est passée de 368 à 966 millions, soit une augmentation de 163 % ! Quant à la dette, elle a diminué de 1,685 milliard à 1,510 milliard, soit une baisse de 10 %. Au regard de l’année 2007 où la dette a atteint son plus haut niveau, à savoir 1,840 milliard, la réduction atteint même 18 %. Enfin le taux d’intérêt moyen payé pour cette dette se situe à 1,3 %.

On l’aura compris, la situation financière de la Ville est bonne et c’est faire preuve de mauvaise foi que de voter des mesures restrictives au prétexte du niveau d’endettement.

 

 

Réduire la place des collectivités publiques

Il ne faut donc pas chercher des raisons économiques immédiates dans les décisions de la droite mais d’autres motivations. On retrouve derrière ces coupes les lignes de force de l’approche néolibérale. A savoir réduire la place qu’occupent les collectivités publiques au regard de la production de richesses en utilisant le levier des baisses d’impôts.

En effet, il est intéressant de constater que les partis qui ont décidé de ces coupes au niveau municipal ont voté sur le plan cantonal des baisses de recettes fiscales annuelles de plus d’un milliard depuis 1999 et soutiennent la 3e réforme de l’imposition des entreprises (RIE 3). Cette réforme aura des impacts importants non seulement pour le canton mais aussi pour les communes, avec des diminutions de recettes de plus de 600 millions. Enfin, ces partis soutiennent un projet de suppression de la taxe professionnelle payée par les entreprises qui rapporte environ 120 millions par an à la Ville. Alors, Mesdames et Messieurs les élus de la droite, ne vous cachez pas derrière la dette ni derrière la situation économique et dites que ce que vous ne supportez plus, c’est la place, pour vous trop importante, qu’occupent les collectivités publiques dans notre société.

Bernard Clerc