Les Valaisans sanctionnent Freysinger tout en renouvelant leur confiance pluriséculaire dans l'ultra conservatisme


Un détournement de la vidéo de campagne d’Oskar Freysinger le montrant en pleine marche sportive a fait le buzz sur Facebook

Le spectacle est terminé! Les Valaisan·ne-s ont choisi de sanctionner Oskar Freysinger et il y a de quoi se réjouir. Finies les déclarations tonitruantes nourrissant, au sommet de l’Etat, des thèses islamophobes, xénophobes, misogynes, homophobes, survivalistes et j’en oublie… En évinçant Freysinger, les Valaisan·e·s ont manifesté leur amère déception suite à l’expérience de l’extrême droite au pouvoir, bien loin de la révolution conservatrice annoncée et de l’exemplarité promise durant une campagne qui s’était conclue, il y a tout juste quatre ans, par l’élection triomphale de l’UDC saviésan. Ce dernier paie également, il est vrai, pour la folle stratégie qui l’a laissé croire, en faisant liste commune avec un PDC dissident, que l’on pouvait s’attaquer au grand parti sans en subir les conséquences. Grand mal lui en a pris; pour notre plus grand bonheur!

Mais restons lucides: la victoire est très relative. Alors même que les électeurs·trices ont désaprouvé la méthode et le bilan Freysinger, ils·elles n’ont pas pour autant sanctionné l’UDC, qui voit sa représentation augmenter de deux sièges au Grand Conseil. De plus, Oskar Freysinger a été remplacé par un libéral-radical, marquant ainsi un retour à l’ancienne formule 3 PDC–­1 PLR–­1 PS prévalant avant son élection. De son côté, la gauche réunie (PS, Verts et PCS), qui ne représente que 20 % des élu·e·s du Grand Conseil, malgré un gain de 6 sièges lors des élections, reste ultra minoritaire dans la vallée du Rhône et souvent peu combative, à l’instar de la conseillère d’Etat socialiste réélue, Ester Waeber-­Kalbermatten.

Au lendemain des élections, le Valais ne s’est de loin pas renouvelé, encore moins ouvert. Le gouvernement et le parlement de droite conservatrice vont poursuivre leurs politiques contraires aux intérêts des travailleurs·euses visant, entre autres, un démantèlement des droits sociaux. Soyons-en sûr·e·s, les cadeaux fiscaux au bénéfice des plus riches vont s’accentuer tandis que les coupes dans les budgets des prestations aux plus démuni·e·s vont se poursuivre. Ces mêmes élu·e·s vont également continuer de prôner leur vision traditionnelle et conservatrice de la famille, néfaste à tant d’habitant·e·s du canton.

Oskar ou pas, celles et ceux qui ont été élu·e·s vont gouverner pour les riches, contre les intérêts de la grande majorité. La victoire qui consiste en l’éviction d’Oskar Freysinger ne doit donc surtout pas contribuer à faire baisser la garde des Valaisan·ne·s. Face aux inévitables offensives de la droite conservatrice au pouvoir, il faut que la belle énergie déployée durant la campagne électorale perdure afin de poursuivre la lutte pour un Valais plus ouvert et plus social!

Julien Repond