Salaires réels: maussade et pluvieux

Salaires réels: maussade et pluvieux

Même si la statistique officielle indique une légère amélioration en 2001 et 2002 (avec 1,5% et 1,1% d’augmentation du salaire réel), il serait bien malvenu de crier victoire. D’une part parce que de 1990 à 2000, les salaires réels ont quasiment stagnés (+ 0,2%). D’autre part parce que le calcul du salaire réel se fait en déduisant l’évolution des prix de celle des salaires nominaux. Mais l’indice des prix à la consommation n’inclut pas les dépenses dites de transfert. C’est-à-dire les impôts directs, les cotisations sociales et les primes d’assurance-maladie. Des postes qui, avec le loyer, représentent les charges les plus lourdes des budgets des ménages. D’après l’enquête sur les revenus et la consommation de 2001, les salariés consacrent en moyenne 31,8% de leur dépenses aux assurances, impôts et cotisations. L’indice des prix ne reflète donc pas l’évolution du coût de la vie. Partant, les maigres augmentations des salaires réels de la dernière décennie ne peuvent masquer au mieux une stagnation du pouvoir d’achat, au pire une perte nette. La revendication de l’appel «A gauche toute!» en faveur d’un salaire minimal légal de 3500 francs nets par mois, indexé au coût de la vie, permettrait d’apporter une des corrections les plus urgentes en matière de salaire, puisqu’en Suisse, plus d’un cinquième des salaires mensuels nets sont inférieurs à 3000.- francs. Par ailleurs, les trois quart des salarié(e)s disposent d’un salaire net inférieur à 6000.- francs par mois.


Si les salariés sont à la peine – sans parler des catégories particulièrement fragilisées comme les rentiers et les familles monoparentales – l’accumulation des richesses se porte bien, merci pour elle. Le 3% des personnes physiques continue de détenir près de la moitié de la fortune nette déclarée du pays et la fine couche des super-riches (0,31% des personnes physiques, détenant chacune une fortune de 5 millions de francs au minimum) en accapare presque le quart (23,71%). Les temps ne sont pas durs pour tout le monde!

(ds)