FERMETURE ESTIVALE 

Avoir un toit n’est visiblement pas encore un droit

Un hébergement d'urgence à Lausanne
La structure d’accueil du Répit fermera ses portes le 1er mai, alors que les besoins augmentent…
Fondation Mère Sofia

Au 1er mai de cette année les structures d’hébergement d’urgence fermeront pour ladite « belle saison ». Pour la troisième fois consécutive depuis sa fondation, le Répit, une structure d’urgence de nuit qui permet de loger une centaine de personnes, suspendra son activité. En plus de cela, dès la fin du mois de mai, le Sleep-In devra mettre un terme à son accueil de jour, faute de budget. 

Alors que cet hiver les structures existantes ont déjà subi des épisodes de forte saturation et de crise en raison d’une affluence croissante, s’entêter dans la fermeture de celles-ci devient irresponsable. La politique du thermomètre fait croire insidieusement qu’il serait tout à fait possible, voire agréable, de dormir dans la rue au printemps et en été. Elle invisibilise les conditions d’extrême précarité et met en danger la santé des personnes à la rue. 

À la suite des actions du collectif 43 m2 l’année dernière et grâce aux nombreuses interventions d’EàG au Conseil communal, la Municipalité rose-verte a tout de même bougé le petit doigt : 200 000.– alloués au dispositif d’hébergement d’urgence lausannois, 30 places supplémentaires à Renens et une table ronde mi-septembre pour fixer des objectifs politiques bien lointains avec les acteurs institutionnels et les personnes concernées. 

Des objectifs si éloignés de la réalité que dans une dizaine de jours le Répit et la Borde 47 fermeront et 143 personnes se retrouveront à la rue. Rappelons qu’un budget d’un peu plus d’un million de francs permettrait de pérenniser les places de ces deux structures, pour un canton qui, on le rappelle, génère plusieurs milliards de bénéfice chaque année. Mais que font la Municipalité et le Conseil d’État ? Le sans-abrisme et le mal logement sont des violences d’État. Continuons de nous organiser : un toit est un droit.

Carmen