Fiasco US en Irak
Fiasco US en Irak
«En Irak même, il est évident que les Etats-Unis ont réussi, par la combinaison dune gestion déplorable et dénormes erreurs, à dilapider le capital de sympathie dont ils bénéficiaient au printemps 2003. Dans le même temps, par leur soutien irresponsable et illégal aux projets de Sharon, ils ont affaibli leurs alliés dans la région tout en se les aliénant à un point jamais atteint par aucune administration précédente. La responsabilité de ce sombre bilan incombe à ladministration Bush, une coalition de ringards, de fanatiques et dincompétents dont les erreurs dans cette région vont coûter cher à la planète pendant de nombreuses années.» (Fred Halliday, professeur de relations internationales à la London School of Economics, Courrier International, 10-16 juin 2004).
Premier ministre élu par la CIA
Le nouveau Premier ministre irakien ad intérim, Iyad Allaoui, est le candidat de la CIA, qui le soutient et le finance depuis plusieurs années contre Ahmed Chalabi, lhomme du Département dEtat, du Pentagone et de la mafia néo-conservatrice de Washington. Compte tenu des nombreuses difficultés rencontrées sur le terrain par ladministration Bush, ce choix présente de nombreux avantages. Dorigine chiite, ancien membre du parti Baas, jusquà la chute de Saddam, Iyad Allaoui était réfugié à Londres, où il dirigeait lAccord National Irakien; il dispose de nombreux appuis en Jordanie et en Arabie Saoudite; lié à certains secteurs des services de sécurité et de larmée irakienne, il mise aujourdhui sur le recyclage dune partie de lancien appareil dEtat pour collaborer avec les occupants.
Changement dans la continuité
«La formation du nouvel exécutif irakien va peut-être égayer les Irakiens pendant une semaine ou deux, mais ne va rien changer à leur vie quotidienne. La seule nouveauté, cest le visage de Ghazi al-Yaouar [le Président en titre désigné par les Etats-Unis, ex-membre du Conseil intérimaire de gouvernement, détenteur dun passeport saoudien et lun des chefs de la tribu sunnite des Chammar], jusquici inconnu des Irakiens, et la dissolution de lancien Conseil intérimaire de gouvernement (CIG). Toutefois, nombre de ses membres seront recyclés dans le nouveau Conseil exécutif [qui doit se réunir début juillet], qui ressemblera beaucoup à la Loya Jirga dAfghanistan. Cette Loya Jirga afghane tant vantée est en réalité tout ce quil y a de plus antidémocratique, puisquelle est constituée de forces rétrogrades: des chefs de tribus, des dignitaires religieux et des notables ruraux qui ont construit leur fortune sur la contrebande de lopium. ( ) Certes elle sera présentable pour lopinion publique en Europe et aux Etats-Unis, où lon se dit que le sous-développement économique va forcément de pair avec le sous-développement institutionnel; mais elle ne sert pas aux intérêts du peuple.» (Tareq Massarva, Ar-Ral, Amman). (jb)
Des troupes US aux JO
Selon le quotidien grec «Vima» (1er juin 2004), Washington a demandé à Athènes lautorisation de faire escorter ses athlètes participant aux Jeux Olympiques, du 13 au 29 août, par 550 militaires états-uniens. La Grèce réserve sa réponse, tout en rappelant que le budget «sécurité» des jeux dépasse déjà 1,2 milliard de dollars, et quelle envisage de faire appel à lOTAN pour la surveillance de ses espaces aérien et maritime.
Les nouveaux gorilles de Washington
Selon léditorialiste de lInternational Herald Tribune,«les dirigeants militaires US suggèrent malheureusement à nouveau à leurs homologues latino-américains quils assument un rôle plus actif dans leur pays, en particulier pour garantir la sécurité intérieure. Cette fois-ci, cette idée malencontreuse nest pas justifiée par des préoccupations anti-communistes mais par la lutte anti-terroriste. Un retour à des dictatures militaires ouvertes est peu probable, mais lextension du rôle des militaires dans ces nations pourrait mettre en péril leurs démocraties encore fragiles» (14 juin).
Impérialismes européens en Amérique latine
Selon la CNUCED, au cours des années 90, les législations nationales latino-américaines ont beaucoup évolué en faveur des investissements étrangers. Ainsi, au début de cette décennie, parmi les 500 principales entreprises du sous-continent, on comptait 351 entreprises nationales (dont 87 publiques) contre 149 étrangères. A la fin de cette période, il ny avait plus que 269 entreprises nationales (dont 38 publiques) contre 231 étrangères. Ainsi, parmi les 50 principales multinationales étrangères, 23 sont aujourdhui européennes contre 22 états-uniennes! Les intérêts européens se concentrent principalement au Brésil, en Argentine, au Chili et au Mexique. Parmi les 100 principales entreprises de ce dernier pays, 41 sont européennes! (Luis Bueno Rodríguez, Professeur à la UAM-I).
Boom de lautomobile en Chine
Les ventes de voitures en Chine ont augmenté de 45 % au premier trimestre 2004, et de 75 % sur lensemble de lannée 2003 Cest pourquoi GM annonce son intention dy investir 3 milliards de dollars en trois ans, afin de doubler sa capacité de production annuelle et de la porter à 1,3 million de véhicules. Fin 2003, Volkswagen, premier constructeur en Chine avec plus dun tiers du marché, avait annoncé des investissements à hauteur de 6 milliards.