Où s’arrêtera La Poste?

Où s’arrêtera La Poste?

Si le 1er août 2004, quatre bureaux de postes ont été fermés dans le canton de Neuchâtel (dont deux à Neuchâtel même), la politique de La Poste ne passe pas… comme une lettre à la poste! En effet, la politique du géant jaune – avalisée par l’exécutif communal (Neuchâtel-ville) de la précédente législature – a suscité l’émotion, voire même l’indignation, dans les quartiers concernés1. Quatre comités citoyens contre le démantèlement des offices postaux ont été créés dans les quartiers de La Cassarde, La Coudre, Monruz et Serrières. Durant le mois de juillet, ces comités ont récolté près de 4500 signatures (sans oublier une précédente récolte dans le quartier du Mail en mars 2004: 1512 signatures) pour une pétition adressée à La Poste et aux autorités de la Ville.

Si les bureaux de poste sont fermés, la crise politique est ouverte (pour reprendre une manchette du journal «24 Heures», du 6 août 2004). Les comités citoyens ont déposé une plainte pénale contre les membres de l’ancien Conseil communal (dont trois – la socialiste Françoise Jeanneret, le libéral Antoine Grandjean et le radical Didier Burkhalter siègent toujours à l’exécutif). Cette plainte vise aussi trois personnes (dont un ancien conseiller général libéral), promues – lors des négociations entre La Poste et la Ville de Neuchâtel – «représentants de la population» à l’insu de leur plein gré…

Outre les réactions en ville de Neuchâtel, le mouvement ATTAC-NE a profité de la fête du 1er août à la Chaux-de-Fonds, pour déposer quatre cercueils, portant les noms des offices fermés, au pied de la tribune officielle où a parlé la présidente du Conseil d’Etat, Sylvie Perrinjaquet. Opération effectuée sans intervention de la police et avec la sympathie visible du public…

De leur côté, solidaritéS/NE, les Verts et le POP ont distribué en ville de Neuchâtel le texte d’un communiqué envoyé à la presse locale (et passé quasi sous silence par cette dernière), pour affirmer leur opposition à la liquidation des offices postaux dans la ville et la région.

Prochaine échéance: la session de rentrée du législatif communal, où devrait être discutée une résolution. A cette occasion, solidaritéS entend bien que soient éclaircies les responsabilités de l’ancien exécutif dans le résultat désastreux des discussions avec la Poste (une précédente résolution du Conseil général, votée lors de la publication des premières intentions de La Poste, demandait à l’exécutif de défendre les intérêts des usager/es).

La Constitution de la République neuchâteloise ne prévoit pas la procédure du référendum révocatoire (contrairement à celle de la République bolivarienne du Venezuela). Oubli regrettable (notamment à l’époque où avait été votée une modification du mode d’élection des exécutifs communaux…). Mais rien n’empêche les partis des conseillers communaux concernés de demander à ceux et celle-ci de remettre leurs mandats à disposition. En effet, à entendre les réactions de la population, il existe une crise de confiance, qui ne sera pas résolue par des artifices de style… (hpr)

  1. Voir solidaritéS n° 48.