Swisscom: pas de projet alternatif à la privatisation?
Swisscom: pas de projet alternatif à la privatisation?
Le mauvais feuilleton de la privatisation totale de Swisscom, initiée par le tandem Merz-Blocher, a connu un rebondissement le 10 avril. Une majorité de la commission des transports et des télécommunications du Conseil national (CTT-N) refusait dentrer en matière sur celui-ci. Les tractations se poursuivent et lissue du vote du Conseil national lors de sa session de mai est incertaine, sans parler de la «navette» avec le Conseil des Etats. Quoi quil en soit, le référendum porté par le Syndicat de la communication est prêt à partir et cette bataille là sera sans doute gagnée Mais cette bataille, en défense dun bout de service public, nest de loin pas la guerre.
En effet, dici peu, le projet de privatisation sera inéluctablement remis sur les rails. Lexpérience de la bataille référendaire gagnée en 2002 contre la privatisation-libéralisaton électrique (LME), avec aujourdhui un nouveau projet en cours dadoption par les Chambres, jumeau de celui rejeté en votation est là pour le montrer, sil en était besoin.
En outre, même avec un actionnariat majoritaire de la Confédération, Swisscom dans un marché des télécoms, taillé de longue date dans le cadavre du monopole fédéral de service public, se soumet largement aux «règles du jeu» du capitalisme néolibéral et de la maximisation de profits.
Ainsi, on ne peut guère «rester au milieu du gué», en cela Merz et Blocher admettons-le on raison! Conclusion: il faut à gauche développer la perspective dune réelle «refondation» du service public dans ce secteur qui sarticule avec la bataille européenne nécessaire en la matière.
Cest le sens de linitiative parlementaire A gauche toute! (Vanek) «pour une véritable renationalisation citoyenne de Swisscom» dont nous avons déjà parlé dans ces colonnes. Certes ce projet nest pas «réaliste», à laune dune majorité dans cette législature, mais si on ne commence pas à construire un front autour de ce type de projet, une «défense du service public» durable nest elle pas plus irréaliste encore?
Or le 10 avril, la CTT-E a aussi a voté à lunanimité pour ne pas rentrer en matière sur cette initiative parlementaire malvenue. Socialistes et verts ont estimé que même le vote dune seule brebis égarée par les sirènes de lextrême gauche totalitaire, pour résumer lintervention dun UDC, serait un risque trop grand à courir au vu des équilibres fragiles du compromis avec le «centre». Démonstration dun des rôles irremplaçables dAGT, oser dire que le roi est nu!
Pierre VANEK