Décroissance, pour vivre mieux et polluer moins
Aménager une vie plus agréable tout en protégeant nos écosystèmes, comment est-ce imaginable ? Comment l’État peut-il y contribuer ? Quelles propositions pouvons-nous faire au Grand Conseil pour avancer sur cette voie ?
Le transport routier et les voitures individuelles, dont le nombre et la taille augmentent sans cesse, sont un facteur de première importance d’émissions de substances nocives et de réchauffement climatique. Pour réduire le nombre de véhicules en circulation tout en améliorant notre quotidien, la solution passe notamment par la gratuité des transports publics régionaux et leur développement. Il faut veiller à une bonne cadence, mais aussi à une meilleure accessibilité pour les personnes âgé·e·s, en situation de handicap ou avec des poussettes. Au niveau fédéral, nous préconisons l’introduction d’un AG à 1000.-, respectivement 500.- pour les jeunes et les retraité·e·s. En priorisant les piéton·ne·s, en développant les pistes cyclables et d’autres aménagements pour la mobilité douce, nous favoriserons à la fois la santé publique et la durabilité environnementale. En renonçant à la construction de nouvelles autoroutes, l’État fera de belles économies tout en limitant le bétonnage et le bitume. Autre mesure utile, qui ne coûtera rien : réduire la vitesse de la circulation dans certaines zones plutôt que d’élargir les routes sous prétexte d’accueillir les cyclistes.
La sobriété énergétique et un passage à la production prioritairement solaire et éolienne sont prioritaires et impliqueront d’énormes investissements dans tout le bâti (isolation/chauffage). Questionner ce que nous produisons, pour favoriser l’utile et le durable, permettra la sortie des usines polluantes de raffinage et la sortie des énergies fossiles. En économisant l’énergie, nous voulons permettre la sortie du nucléaire, industrie dangereuse et productrice de déchets radioactifs pour des milliers d’années. La reconversion professionnelle, surtout dans le secteur industriel, vers les métiers liés à l’énergie renouvelable, l’isolation, le durable, l’environnement est une autre tâche de l’État. Nous la défendrons au Grand Conseil ensemble avec les syndicats.
L’alimentation est un autre champ d’action essentiel qui relève des autorités cantonales : par des subventions bien ciblées promouvoir une nourriture – et donc une agriculture – plus végétale, locale et bio, sans pesticides. Ce mode d’alimentation contribue à la fois à la santé humaine et à la santé planétaire. Dans les institutions publiques (crèches, structures d’accueil, hôpitaux, cafétérias des écoles et de l’administration) et pour montrer la voie au secteur privé, nous proposons une nourriture saine, bio, issue de produit locaux, et une augmentation significative de la part de repas végétariens et véganes.
Enfin, la réduction du temps de travail sans diminuer les salaires est une tendance historique, mais après les trente glorieuses (1945-1975), elle s’est bloquée sous l’influence croissante du néo-libéralisme à tout va. Pourtant, travailler moins, c’est partager le travail productif entre tous et toutes, donc réduire le chômage, mais c’est aussi avoir du temps pour mieux partager et assumer le travail domestique, d’éducation et de soins.
En conclusion, réduire la production et la consommation est une tâche que l’État devra tôt ou tard prendre en compte. Décroître, c’est nécessaire et urgent pour préserver nos conditions de (sur)vie. Ne pas le reconnaître à temps, c’est foncer droit dans le mur. La décroissance articulée autour d’une orientation écosocialiste, telle que nous la défendons, se construit autour d’une planification démocratique des besoins sociaux et des ressources naturelles, par un large débat public. Ainsi, décroître ne signifie pas se priver, mais plutôt apprendre à vivre différemment, polluer moins et vivre mieux, plus sainement, avec moins de stress.
Les axes de campagne :
→La culture et l’éducation ne sont pas un luxe de haute conjoncture
→Investir dans le logement, une responsabilité cantonale et communale
→L’internationalisme est dans l’ADN de solidaritéS
→Pour une politique d’accueil généreuse : uni·e·s nous sommes fort·e·s !
→La justice fiscale, c’est quoi ?
→Décroissance, pour vivre mieux et polluer moins
→Lutter contre le patriarcat en siégeant au Grand Conseil, est-ce réaliste ?