Santé

Santé : HNE externalise

La direction de l’Hôpital neuchâtelois (HNE) a présenté un budget 2019 qui retrouve les chiffres noirs. Et ce alors même que le budget 2018 était déficitaire de 5,5 millions de francs et que les dépenses pour cette année sont en augmentation (plus de 1,1 million pour la caisse de pension, 1,5 million pour les salaires couverts par la CCT 21). Cette présentation tient vraiment du miracle si l’on ajoute une baisse des subventions de 3 millions et la résorption du déficit précédent.

Un des moyens utilisés dans ce plan d’économies a été la suppression de 114 postes équivalents plein temps dans la logistique et la technique. En langage technocratique, cela s’appelle «des charges particulièrement bien maîtrisées».

La suppression de ces 114 postes a de quoi surprendre. Elle se fait en flagrant délit de l’application de la CCT 21 car, pour ce personnel, l’externalisation implique de nouvelles conditions moins avantageuses. Cette suppression ne respecte donc pas la votation populaire du 26 novembre 2017 pour le maintien de tout le personnel dans une seule CCT.

Il est édifiant qu’une telle annonce de restructuration et de sous-traitance n’ait pas fait réagir le monde syndical et politique, plus préoccupé par les variantes structurelles du futur HNE. Dans ce cas, les conditions de travail du personnel, surtout le plus précaire, semble un sujet secondaire.

Pourtant, la récente lutte victorieuse des nettoyeuses à l’UBP de Genève et la grève actuelle des nettoyeurs des toilettes publiques à Genève sont là pour rappeler que ce personnel hyper-exploité a la capacité de se défendre et de se mobiliser. C’est ce qui a manqué à la gauche neuchâteloise.

José Sanchez