9 juin 2007 : 40 ans d’occupation, ça suffit! Renforcer la solidarité avec le peuple palestinien

9 juin 2007 : 40 ans d’occupation, ça suffit!
Renforcer la solidarité avec le peuple palestinien

La fin de l’occupation
israélienne des territoires occupés en 1967 n’est
de loin pas la seule condition pour l’établissement
d’une paix juste et durable au Proche-Orient, mais c’est la
première exigence, fondamentale et incontournable, pour rendre
un début de justice au peuple palestinien. Les mouvements de
solidarité avec le peuple palestinien organisent des
mobilisations au niveau international autour du 9 juin 2007, pour
marquer et dénoncer le quarantième anniversaire de
l’occupation en 1967 des territoires de Cisjordanie, de Gaza et
du Golan.

A Genève le Collectif Urgence Palestine, qui réunit une
vingtaine d’organisations et groupes engagés à
différents niveaux dans le travail de solidarité, veut
donner une visibilité particulière à
l’exigence de mettre fin à une situation totalement
inacceptable qui perdure aussi en raison de la complicité
active, explicite ou implicite de la quasi-totalité de la
communauté internationale des Etats, y compris la Suisse.

Tous ceux et celles qui ont participé ces dernières
années à des missions civiles, à des
délégations d’ONG ou de parlementaires en Palestine
peuvent confirmer que la première et la plus pressante parmi les
demandes que les Palestinien-nes rencontré-e-s dans les
territoires occupés adressent aux visiteurs, c’est de
faire tout ce qu’on peut (témoigner, sensibiliser, exercer
toutes sortes de pressions) pour contribuer à mettre fin
à l’occupation et à la colonisation
israéliennes. Et nous nous souvenons tous et toutes des
expressions de reconnaissance pour l’engagement solidaire qui
nous a amenés en Palestine auxquelles s’ajoute presque
immanquablement le souhait de pouvoir nous accueillir une prochaine
fois dans une Palestine libérée de l’occupation
israélienne.

Résister à la recolonisation du monde

Cela suffirait amplement à motiver une forte participation aux
activités et aux manifestations prévues en juin pour
dénoncer les 40 ans de l’occupation israélienne.
Mais la solidarité avec le peuple Palestinien a une
portée qui va bien au-delà de la solution d’une
situation inacceptable pour une population victime d’une
oppression quelque part dans le monde.

La lutte pour la reconnaissance des droits humains, politiques
économiques et culturels pour les Palestiniens est une lutte
pour la justice et les droits universels. Aussi longtemps que cette
justice et ces droits sont niés à tout un peuple, ils ne
sont pas universels, mais partiels et sélectifs. Niés
à certains, ils pourront l’être à
d’autres à tout moment. Plus encore: l’oppression du
peuple palestinien et les 40 ans d’occupation israélienne
constituent une partie particulièrement honteuse de
l’histoire des pays européens et des Etats-Unis. Il est
incroyable de constater comment et depuis combien de temps les
principes et les valeurs de liberté, de droits humains, de
l’Etat de droit et de la démocratie sont foulés aux
pieds quand il s’agit des droits du peuple palestinien. Il a le
tort de se
trouver du mauvais côté de la barrière Nord-Sud, du
côté des recolonisés et non des recolonisateurs du
monde, dans le mauvais camp dans la guerre des civilisations.

Les perspectives ne sont pas franchement encourageantes. En
Israël, l’opinion publique semble surtout
préoccupée d’avoir un gouvernement capable de
gérer victorieusement la prochaine guerre. Le régime Bush
est trop affaibli pour imposer un quelconque changement de politique
dans le conflit en Palestine, même s’il le désirait,
et il n’y a rien de mieux à espérer d’une
arrivée au pouvoir des démocrates en 2008. En Europe,
l’élection de Sarkozy à la présidence
française est de
très mauvais augure.

L’essentiel de la position de la Suisse ne se démarque pas
vraiment de celle de l’Union Européenne. On soutient la
création d’un Etat palestinien et, verbalement, on
défend la légalité internationale qui refuse
l’occupation israélienne des territoires occupés
palestiniens; mais on refuse d’exercer une quelconque pression
concrète pour mettre fin à l’occupation. Pour le
Conseil fédéral, le «courant normal» des
affaires et même la collaboration militaire avec
l’armée et les industries d’armement
israéliennes sont plus importants qu’un engagement concret
pour faire appliquer le droit international. Rien que la
dénonciation verbale des violations des Conventions de
Genève perpétrées par l’armée
israélienne lors des attaques à Gaza et au Liban en
juillet 2006, avait valu une sévère réprimande et
une remise au pas à la cheffe du DFAE qui avait, le temps
d’une déclaration, brisé la neutralité
silencieuse et complice de la Suisse.

Nous espérons vraiment être nombreux à briser, de
manière visible et pacifique du 3 au 9 juin cette conspiration
suisse et internationale de la neutralité et de la
complicité avec une occupation, une colonisation et une
oppression qui durent depuis beaucoup trop longtemps.

Tobias Schnebli


Semaine d’actions en Suisse du 3 au 9 juin
Appel à participer

Caravane de solidarité Genève – Nyon –
Lausanne – Payerne/Fribourg – Bienne – Berne –
Genève à vélo, à pied, en train.
Inscrivez-vous pour une ou plusieurs étapes. Infos
actualisées – programme – activités et
inscriptions: www.stopoccupation.ch

9 juin manif et fête à Genève. Merci
d’annoncer votre participation à la chaîne humaine
(800 m depuis la mission d’Israël jusqu’à
l’entrée de l’ONU à la place des Nations!).
Nous avons besoin aussi de personnes disponibles pour
l’organisation de la manif et de la fête de
solidarité. Merci d’annoncer vos disponibilités
à: info@urgencepalestine.ch