Un temps partiel à 92 000 francs par mois pour Tony Blair

Un temps partiel à 92 000 francs par mois pour Tony Blair

Tony Blair vient d’être nommé conseiller –
à temps partiel – de la banque J. P. Morgan. Salaire
annuel: 1,1 million de francs suisses. D’après El Pais du
10 janvier, l’ex-Premier ministre britannique, récemment
converti au catholicisme, pourrait offrir ses services à
d’autres banques… histoire de compléter ses fins de
mois. Il n’est pas le premier (ni le dernier) dirigeant «de
gauche» bien récompensé pour ses
contre-réformes néolibérales. Il suffit pour cela
de citer les cas de Pascal Lamy, actuel directeur général
de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ou de
l’ex-ministre des finances du gouvernement Jospin, Dominique
Strauss-Kahn, promu président du Fonds monétaire
international, avec le soutien de Nicolas Sarkozy. L’empereur
romain Vespasien l’avait bien dit, il y a 2000 ans, à son
fils Titus qui s’étonnait de l’introduction
d’un impôt sur les latrines: «L’argent
n’a pas d’odeur».

Quel multimillionnaire élire à la Maison Blanche ?

Selon le New Yorker, le plus riche des candidat-e-s à la
présidence des Etats-Unis serait le républicain Mitt
Romney, avec une fortune avouée de 200 millions de dollars, et
le plus pauvre Barack Obama, avec 1,2 million de dollars. Et si Michael
Bloomberg entre dans la course comme candidat indépendant, il
faudra encore compter avec une fortune de 11 000 millions de
dollars… Comme le dit La Jornada de Mexico, le seul à ne
pas appartenir à ce club select qui représente moins de
1% de la population des Etats-Unis est le révérend
baptiste de l’Arkansas, Mike Huckabee, «mais il a les
miracles de Dieu de son côté»;. et pourtant,
«la vaste majorité de l’électorat qui est en
train de décider lequel de ces millionniares envoyer à la
Maison Blanche souffre de conditions économiques toujours plus
difficiles».

Concordance et luttes d’intérêts

Depuis le 12 décembre 2007, la concordance semble une vertu
cardinale de la politique helvétique. Le président de la
Confédération, Pascal Couchepin, l’a pronée
dans son discours du Nouvel An 2008. À l’appui de sa
thèse, il citait la fraternisation de Kappel (1529), lors
d’une première guerre de religions entre protestants
zurichois et catholiques de Suisse primitive. Exemple mal choisi et
incomplet puisque, deux ans plus tard, se produisit une rencontre
beaucoup moins pacifique entre les mêmes et au même
endroit… Les Zurichois furent vaincus et le réformateur
Uldrych Zwingli y trouva la mort. Il faut dire que derrière les
controverses théologiques, se profilaient d’autres enjeux:
les cantons de Suisse primitive goûtaient fort peu les
prêches de Zwingli contre le service mercenaire, dont ils
tiraient une partie non négligeable de leurs revenus.

Hans-Peter Renk