France: dernière Uni d’été de la LCR, le NPA prend le relais!

France: dernière Uni d’été de la LCR, le NPA prend le relais!



Le collectif United Black Sheep (UBS)
a participé à la 17ème université
d’été de la LCR (Ligue Communiste
Révolutionnaire) du 22 au 27 août dernier, à
Port-Leucate (Aude). Plus de 1500 personnes ont fait le
déplacement pour ces cinq jours de débats,
conférences, rencontres et baignades, ce qui constitue une
participation record. Dans ce cadre, nous avons pu nous entretenir avec
deux militantes. Anna Scherman est médecin scolaire à
Marseille. Elle milite depuis l’âge de quatorze ans, et
vient de rejoindre le NPA. Flavia Verri, enseignante parisienne, est
à la direction de la LCR depuis une vingtaine
d’années. Propos recueillis par UBS.

•    Pouvez-vous dresser un bref bilan de cette université d’été?

Flavia Verri: C’est une
réussite sur trois niveaux. Tout d’abord, le succès
de cette 17ème édition, qui s’est traduit par une
forte affluence et une grande diversité d’âge,
d’origine, de milieux sociaux et une participation des femmes
importante. Enfin au niveau de la qualité des débats, qui
résulte de cette mise en commun des expériences.
Anna Scherman: Je tiens aussi
à souligner la bonne organisation mise en place par la LCR. La
bonne qualité d’écoute est due à
l’effort des conférenciers-ères pour vulgariser et
rendre accessible à tous leurs discours. La «Ligue»
se met à disposition des militant-e-s de tous horizons dans le
but de fédérer les forces afin de créer le nouveau
parti.

•    Quel a été le moteur du processus de la création d’un nouveau parti?

F.V: Suite au non à la
constitution européenne ainsi qu’aux résultats des
élections présidentielles de 2007, une nouvelle dynamique
s’est progressivement installée au sein de la LCR pour
fonder un nouveau parti. Ce sont ces opportunités qui nous ont
permis de lancer un appel au rassemblement. Mais c’est aussi le
résultat d’une orientation qui existait déjà
au sein de la LCR.
A.S: Actuellement, nous sommes
face à un bipartisme à l’américaine, avec un
Parti Socialiste qui glisse de plus en plus à droite. De plus,
le Parti Communiste se trouve laminé par son histoire et ses
choix politiques, entre autres ses alliances avec le PS. Il y a donc
une place pour une nouvelle force d’opposition anti-capitaliste
que nous devons clairement occuper.

•    Quels sont les projets futurs et les perspectives du NPA?

A.S: Pour constituer ce nouveau
parti il faut définir quels outils nous nous mettons à
disposition. Mais il faut surtout continuer à lutter tous les
jours pour établir un réel rapport de force
vis-à-vis de la politique antisociale de Sarkozy. Les gens nous
attendent beaucoup là-dessus.
F.V: Il faut que tous ensemble
nous fassions la campagne pour le nouveau parti dont le congrès
de formation se tiendra en janvier. Il faut composer avec cette grande
diversité pour que chacun-e soit satisfait de ce nouvel outil
politique.

•    Quels sont les problèmes que vous avez rencontrés lors du processus de formation du NPA?

A.S: Il y en a tous les jours!
Des comités se sont formés depuis mars dans les villes,
les usines, les unis. Il faut que nous prenions le temps de se
connaître et de s’apprécier, de «mettre du
miel» dans nos rapports, afin de parler le même langage.
Nous n’avons pas encore discuté fondamentalement de notre
programme, nous ne savons pas si il y aura de grandes ruptures.
Certain-e-s sont sceptiques mais tous sont conscients du besoin de
créer ce nouveau parti.
F.V: Il y a eu des
difficultés surtout au démarrage, car pas tous les
comités n’ont commencé le processus en même
temps. Nous avions des échéances électorales
différentes. De plus, certain-e-s ont refusé de
«prendre part au jeu», tandis que d’autres
l’ont fait facilement. Nous devons travailler ensemble à
faire de notre hétérogénéité une
force.

•    Le NPA va-t-il collaborer avec d’autres formations politiques?

A.S: Avec le PS tel qu’il
est actuellement, non! Il s’arrange avec la droite pour
aménager le capitalisme, alors que la LCR a appelé
à la formation du NPA sur des bases anticapitalistes. En
revanche, pour des élections municipales, des alliances peuvent
être envisagées, mais sans aucun compromis politique! Dans
ces cas, nous défendrons notre plateforme avant tout.
F.V: Il faut faire attention
à ne pas mettre tous les partis de gauche dans le même
panier: une des conditions clés de l’existence même
du NPA était de ne pas faire d’alliance avec le PS actuel.
Les Verts et le PC sont dans une perspective d’alliance avec les
socio-libéraux. Avec Lutte Ouvrière, la question reste
ouverte. Malgré tout, des accords sur des questions ponctuelles
peuvent être trouvés avec des courants de ces partis qui
sont en désaccord avec leur ligne nationale.
A.S: Nous ne refuserons jamais
personne dans nos luttes. Par exemple, sur la question du pouvoir
d’achat, nous pouvons tout à fait mener le combat aux
côtés du PS comme des autres.

•    Y aura-t-il une «section jeune» du parti?

F.V: Nous avons eu une
discussion avec les Jeunesses Communistes Révolutionnaires (JCR)
à ce sujet avant le processus de formation du NPA. Nous avons
trouvé un accord ensemble, à savoir qu’une seule
entité partitaire verra le jour lors du Congrès en
janvier, et qu’en contrepartie le NPA s’engage à
fournir à ses jeunes les outils nécessaires pour
poursuivre ses luttes au sein de la jeunesse et garder une certaine
autonomie et une identité propre.

•    Olivier Besancenot restera-t-il le porte-parole du nouveau parti?

A.S: Il y a eu récemment
dans les médias une polémique à ce sujet. Certains
ont peur de voir cette figure emblématique disparaître.
Certainement restera-t-il le porte-parole au début, mais nous
souhaitons également la présence d’une femme, qui
contrairement à une des porte-parole actuelle, ne soit pas
boudée des médias.
F.V: Il ne faut pas non plus
que le débat sur les élections présidentielles de
2012 ne vienne troubler nos priorités, qui sont les luttes
quotidiennes, les actions et les débats. Notre participation aux
prochaines élections doit être l’aboutissement de
tout ce processus, et non pas son fondement.

•    Comment se positionnera le NPA au plan international?

A.S: Il est tout d’abord
important de ne pas négliger les questions sur l’Union
Européenne. On ne peut pas créer un parti qui n’ait
pas une vision internationale de l’anticapitalisme et de la
révolution. Car la logique capitaliste veut monter les pays les
uns contre les autres et crée ainsi des guerres. Il nous faut
clairement s’opposer là-contre.
F.V: C’est une question
essentielle dans les tâches du nouveau parti. Quant à
notre rapport aux autres organisations étrangères, cela
reste très ouvert.