Pour le peuple palestinien: toutes et tous à Marseille

Pour le peuple palestinien: toutes et tous à Marseille



Nous nous sommes entretenus avec Christian Chantegrel, l’un des initiateurs/trices de la Marche Internationale du 28 septembre à Marseille. Il venait juste de revenir d’une mission d’observation et de protection en Palestine. Le 30 septembre dernier, une forte délégation marseillaise était avec nous à Genève pour manifester «Contre la terreur mondialisée, Pour la justice globale». Un an plus tard, nous serons à leurs côtés à Marseille pour marcher «Contre l’occupation et la terreur des autorités israéliennes, Pour la justice en Palestine».




Manifestation internationale

Marseille – 28 septembre


9h-10h30 – Rassemblement



Quai Carmel – Porte 4 du Port Autonome (Cap Janet)


Pour s´y rendre :



  • Navette à partir de 9h Place de La Joliette

  • Bus 35 Départ Vieux Port (Arrêt Gourret)

  • Bus 36 Départ Métro Bougainville (Arrêt Gourret)

  • En voiture prendre l´autoroute du Littoral sortie porte 4 – La Calade


10h30 – Départ de la marche (9km)



Nous marcherons de La Calade à la Joliette en passant la montée de la Calade, Le Chemin de La Madrague Ville, le Boulevard de la Méditerranée, la Rue de Lyon, L´avenue Roger Salengro, la rue de Forbin



13h-15h – Pause pique-nique


Place de La Joliette

Nous ferons une pause Prises de paroles

Rendez-vous solidaire



15h – Suite de la Marche



grande manifestation dans le centre ville

rue de La République, Boulevard des Dames, Place d´Aix, Boulevard Charles Nédélec, Boulevard Bourdet, Boulevard d´Athènes, Boulevard Dugommier, La Canebière, Vieux Port, Rue de La République, Place de La Joliette



18h30 – Meeting international



Place de La Joliette


Transport collecif organisé par Urgence Palestine


Un car de 55 places partira de la gare routière de Genève le samedi 28 septembre à 1 heure du matin et sera de retour vers 17 heures le dimanche 29 septembre.

Réservation obligatoire



Région Genève: 079 506 72 17

Région Romande: 022 366 48 30

France voisine: +41 79 708 79 31



Prix des billets aller-retour: 60 CHF – 30 EUR
Possibilité de réduction pour les étudiants et les chômeurs



Quels sont les objectifs de la Marche du 28 septembre? Pourquoi avoir décidé de convoquer cette mobilisation internationale à Marseille? Qu’en attendez-vous?



Au mépris des lois et conventions internationales, l’Etat israélien s’autorise tout pour tenter de réduire le peuple palestinien. C’est bien plus qu’une occupation coloniale. Une telle situation ne devrait être tolérée sous aucun prétexte, en aucun lieu de la planète. Or, apparemment considéré comme au-dessus des lois, Israël bénéficie d’une impunité totale, du soutien explicite ou du silence complice des gouvernements et des instances internationales.



Dans ces conditions, nous pensons que la société civile doit se manifester et pousser les gouvernements à agir ou bien à se démasquer. C’est ce que nous faisons lorsque nous partons en Palestine pour des missions d’observation et de protection, lorsque nous tentons de diffuser l’information sur la réalité du terrain, de même lorsque nous organisons un rassemblement international.



L’objectif premier de la marche est bien sûr la solidarité avec le peuple palestinien qui résiste seul et démuni contre une armée d’occupation surarmée et soutenue par d’importants moyens politiques, financiers et médiatiques. Cette marche veut aussi être l’expression du soutien nécessaire aux mouvements pacifistes israéliens. Enfin, elle vise à développer la mobilisation autour du boycott des produits israéliens.



C’est à Marseille, au «Quai Carmel», qu’arrivent par bateau 80% des exportations israéliennes en Europe et le boycott de ces produits est l’un des grands thèmes de la manifestation (qui partira de ce quai). Marseille est un symbole des échanges entre Méditerranée et Europe et nous semble constituer un lieu privilégié pour mobiliser les pays de la région contre l’apartheid et la colonisation. Mais enfin, le lieu n’est pas primordial. En février nous étions à Bruxelles, en septembre 2001 à Genève. La prochaine fois nous serons à Rome ou à Berlin… L’important est de montrer que, partout, les citoyens se mobilisent et n’hésitent pas à se déplacer lorsqu’il s’agit de défendre le droit et la dignité humaine.



Dans le contexte mondial actuel, cette marche de solidarité doit enfin être un refus massif de la globalisation libérale. Il s’agit de s’opposer à l’offensive générale menée au niveau planétaire, et en particulier aux guerres made in USA.



La marche se veut internationale non seulement pour montrer la solidarité de tous les pays avec la Palestine, mais aussi pour affirmer l’union de tous les peuples qui ont finalement une même aspiration, vivre en paix et décemment. Nous pensons que les Argentins saignés par le FMI, les Brésiliens sans terre, les chômeurs européens, les Afghans tombés sous les bombes et tant d’autres sont, comme les Palestiniens, victimes d’un système qui ne fonctionne plus que par la guerre et la destruction. Nous pensons qu’un autre monde est possible, mais pour le construire, la population mondiale doit être unie et solidaire.



Qui est à l’origine de cette initiative? Quelles sont les forces qui la soutiennent aujourd’hui?



Le Collectif pour le respect des droits du peuple palestinien de Marseille est à l’origine de cette manifestation. La liste provisoire des groupes, associations, partis, syndicats qui appellent à y participer est longue. Elle compte près d’une centaine de signatures et nous en recevons chaque jour de nouvelles. Par ailleurs, une liste de personnalités sera bientôt rendue publique.



Dans les grandes lignes, au niveau local, elle regroupe l’ensemble des collectifs et comités pour la Palestine, de très nombreux partis syndicats et associations (PCF, Verts, Sud, ATTAC, TC, LDH, MRAP, etc.). Au niveau national, pour le moment, la LCR, l’Association France Palestine Solidarité – AFPS, l’Association Franco-Palestinienne d’Echanges Culturels – AFPEC et de nombreuses autres associations, notamment de l’immmigration. Au plan international, plusieurs dizaines d’associations, en particulier arabes (Algérie, Egypte, Liban, Maroc, Palestine, etc.) et israéliennes (dont l’AIC de Jérusalem), mais aussi européennes (Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, etc.). En Suisse, pour le moment, l’Aide Sanitaire Suisse aux Palestiniens – ASSP, les Collectifs Urgence Palestine de Genève et Lausanne, l’Observatoire International des Affaires de la Palestine (OIAP), le Palestina-Komitee Basel (Suisse), Solidarités Geneve et SoAL/Solidarität Basel nous ont apporté leur soutien.



Tu viens de revenir de Palestine. Qu’est-ce qui t’a le plus frappé dans l’évolution récente du conflit? Quelles sont à tes yeux les priorités du mouvement de solidarité internationale?



La situation empire chaque jour. L’occupation est totale, mais bien pire qu’avant les accords d’Oslo, puisqu’il s’agit d’une occupation militaire sans administration civile (toujours censée être assurée par une Autorité démantelée). Comment alors assurer la vie et même la survie des populations? Les gens nous ont parus vraiment à bout. Quels moyens ont-ils pour résister? Le quotidien est une gageure. Tous ces actes qui nous semblent si anodins, acheter son pain et son journal, aller au bureau, à l’école, envoyer une carte postale, rendre visite à un ami dans le village voisin, voire dans la maison voisine. Tous ces actes sont rendus périlleux, impossibles, dans ce contexte de couvre-feu permanent, de barrages militaires, d’occupation.



Nous revenons de Palestine avec un sentiment d’injustice terrible, indicible, mais aussi avec la certitude qu’il faut “faire quelque chose”. Et il est possible d’agir, chacun-e à son niveau. C’est là que la mobilisation internationale est fondamentale. D’une part, il faut amplifier l’envoi de missions civiles d’observation et de protection. Les Palestiniens se sentent, à raison, abandonnés du monde, ils ont besoin de cette expression de solidarité. La présence d’internationaux semble être aussi un léger frein aux exactions de l’armée israélienne. De plus, on revient de là-bas avec une détermination renouvelée, mais aussi des témoignages précieux. Il est donc important que ce mouvement s’amplifie. Enfin, dans nos pays, il faut agir par tous les moyens et à tous les niveaux:



  • pallier la désinformation, décrire la situation et tous les actes commis par l’armée israélienne;

  • lancer un message clair à nos gouvernants, exigeant qu’ils imposent le respect du droit international (et qu’ils se plient eux-mêmes à leur propre législation, comme l’obligation de suspendre tout accord avec un pays ne respectant pas les droits humains).

  • faire pression directement sur le gouvernement israélien en boycottant les produits israéliens et les entreprises qui soutiennent financièrement l’Etat sioniste.


Christian, comment te présenterais-tu à nos lecteurs/trices?



Je suis un simple citoyen qui, en mission d’observation en Palestine, a pu voir l’horreur que peut produire le colonialisme mais aussi la force de résistance que donnent le droit et la dignité. C’est pour cela que je participe à cette lutte, et aussi parce que j’adhère à l’idée de Chomsky: «soit un autre monde est possible, soit il n’y aura plus de monde du tout».